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Attentat de Dortmund: l'auteur ne voulait pas tuer, selon sa défense

Le Germano-russe Serguei W., auteur de l'attaque du bus de Dortmund, entourré par ses avocats avant son procès au tribunal de la ville, le 21 décembre 2017 © POOL/AFP WOLFGANG RATTAY © Copyright : DR
L'auteur de l'attentat contre le bus de l'équipe de football de Dortmund en avril dernier ne voulait tuer personne, a affirmé jeudi son avocat à l'ouverture de son procès pour de multiples tentatives d'assassinats.
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Sergueï W., qui est soupçonné d'avoir voulu provoquer une chute du cours en bourse du club pour s'enrichir, a cherché en vain, via ses avocats, à obtenir le renvoi du procès pour "suspicion légitime", accusant le parquet d'avoir transmis des documents à charge à la presse.

Sur le fond, la défense entend démontrer que l'accusé, qui risque la perpétuité pour 28 tentatives d'assassinat, n'avait pas l'intention de tuer. Elle s'appuie sur le fait que les bombes n'ont pratiquement pas atteint leur cible.

Me Carl Heydenreich, qui défend le germano-russe de 28 ans, a par ailleurs fait valoir que l'environnement à Dortmund ne se prêtait pas à une justice sereine: "Dans aucune autre grande ville d'Allemagne la population ne s'identifie à ce point avec son équipe de football", a-t-il constaté.

De fait, l'accusé est détenu à la prison de Bochum, à trente minutes d'autoroute, selon la télévision allemande NTV. La justice a en effet renoncé à l'incarcérer à Dortmund, où il aurait été potentiellement en danger, de nombreux prisonniers étant aussi des fans du Borussia. Pour ce premier jour d'audience d'un procès qui doit durer jusqu'en mars, l'accusé n'a pas pris la parole. La prochaine audience est prévue le 8 janvier.

Sergueï W. est accusé d'avoir fait exploser trois bombes le 11 avril dernier sur le passage du bus de l'équipe de Dortmund, qui se rendait au stade pour jouer un match de Ligue des champions contre Monaco. Selon l'acte d'accusation, son but était de tuer le plus de joueurs possibles pour faire chuter le cours en bourse de l'action du Borussia, contre laquelle il avait spéculé à la baisse.

Les investigations ont révélé qu'il avait emprunté 50.000 euros pour financer ses opérations financières. Il avait acheté des options de vente ("put options") en pariant sur la baisse du cours de l'action du Borussia, avec une échéance au 17 juin 2017.

Juste après l'attentat, l'enquête s'était d'abord orientée vers le terrorisme islamiste, sur la foi de lettres laissées sur place par l'auteur. Puis vers les pistes de l'extrême droite et de l'extrême gauche allemandes.

Finalement, la police est remontée jusqu'au jeune homme qui le jour des faits avait résidé dans l'hôtel des joueurs de Dortmund.

Par chance, les engins explosifs remplis de clous, cachés dans une haie, étaient mal positionnés et n'ont fait que deux blessés, le défenseur espagnol Marc Bartra, touché au poignet par des éclats de verre, et un motard de l'escorte de police touché aux tympans par le souffle d'une explosion.

L'un des clous projetés par l'explosion s'est aussi fiché dans l'appui-tête du siège occupé par Bartra. Le joueur espagnol, selon les experts, a échappé à la mort à quelques centimètres près. Me Heydenreich a semblé vouloir tirer profit de ces faits pour démontrer que son client n'avait pas d'intention criminelle: "Un seul morceau de métal est entré dans le bus", a-t-il lancé avant l'ouverture des débats.

"On a prouvé qu'un seul morceau de métal avait touché le bus. Quand un joueur seul à cinq mètres devant le but vide ne marque pas, posez-vous la question: est-ce qu'il n'a pas pu ou est-ce qu'il n'a pas voulu?". 

L'avocat du Borussia Dortmund Ulf Haumann a dénoncé "le manque de tact" de cette comparaison: "Les passagers du bus ont eu peur de mourir. Le Borussia condamne vigoureusement cette remarque".

Une douzaine de joueurs se sont portés partie civile individuellement. Le club réclame pour sa part 20.000 euros de dommages et intérêts pour le bus endommagé et au minimum 15.000 euros de dédommagement pour Marc Bartra.

Par Le360 (avec AFP)
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