José Mourinho : «Je suis plus dans le contrôle de mes émotions»

C’est un José Mourinho étonnamment apaisé que jamais que l’on découvre dans l’interview exclusive parue ce mardi 21 mars dans le magazine France Football. Tellement apaisé qu’il sème le doute quand il déclare que sa priorité avec Manchester United c’est d’établir «des relations de paix et d’amour dans un groupe, de créer une stabilité. Manchester United n’a plus les super personnalités qu’étaient les Giggs, Scholes ou Roy Keane.»

Concernant son caractère explosif, Mourinho confie à France Football qu’il a appris progressivement à prendre du recul par rapport au monde du football. «Mourinho l’homme essaye d’être à l’opposé de ce qu’est le manager. Il essaye d’être discret, calme. De trouver le moyen de déconnecter». Et de poursuivre : « J’ai mûri, je suis plus apaisé. Une victoire ne représente plus la lune, et une défaite n’est plus un enfer. Et je crois que je suis en mesure de transmettre cette sérénité à ceux qui travaillent avec moi, à mes joueurs. »

Mais chassez le naturel, il revient au galop. Dès qu’il compare les recrutements de Manchester avec d’autres clubs, il décoche ses habituels piques. «Prenez l’exemple du Bayern en Allemagne. Vous savez quand il commence à gagner le titre chaque année ? Quand, l’été précédent, il achète le meilleur joueur du Borussia Dortmund ! Götze, puis Lewandowski l’année suivante, puis Hummels l’an dernier. ».

Connu pour ses déclarations médiatiques fracassantes à l’adresse de ses joueurs, le Mou livre le secret de sa méthode. « Le “jeu de l’esprit”, qui consiste à tenter de manœuvrer quelqu’un psychologiquement via les médias, est un moyen de créer un état d’esprit, mais qui est surtout efficace quand vous avez une équipe qui regorge de personnalités et qui est prête à absorber ce genre de discours.» Il en donne pour preuve l’époque où il entraînait l’Inter Milan. «J’étais comme un poisson dans l’eau dans ce domaine. J’avais Materazzi, Cordoba, Ibrahimovic, Milito, Thiago Motta... Des mecs qui étaient prêts à me suivre partout.» Sacré Mourinho.