Il va falloir attendre encore quelques mois, quand la longue procédure de sortie l'Angleterre de l’Union européenne sera achevée, pour voir apparaître les conséquences footballistiques du Brexit.
D’après les dernières statistiques (2016) du Centre international d’étude du sport, plus de 65% des footballeurs évoluant en Premier League sont des étrangers. 168 d’entre eux sont européens et sont couverts par la jurisprudence de l’arrêt Bosman (liberté pour tout joueur de l’UE de jouer dans n’importe quel autre pays de l’ensemble, sans restriction aucune).
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Or en claquant la porte de l’UE, la Perfide Albion sera contrainte d’appliquer aux Européens la même réglementation à laquelle sont soumis les autres étrangers. Et Dieu sait qu’elle est contraignante (bon classement FIFA du pays d’origine, bon pourcentage de titularisations en équipe nationale, obtention d’une autorisation de séjour et d’un permis de travail sur place…). C'est ce qui explique qu'il faut prendre une loupe, pour découvrir qu'un seul marocain, par exemple, évolue en Premier league. Il s'agit de Noureddine Amrabt (Watford).
Or quand on sait que ce sont les joueurs européens, très suivis dans leurs pays d'origine, qui donnent au championnat anglais son attrait financier (7 milliards d’euros de droits TV distribués chaque année aux clubs d’élite, soit dix fois de plus qu’en France par exemple), le Brexit footballistique risque de réduire la puissante Premier league en peau de chagrin. L’argent étant aussi de le nerf du football, la dégringolade attendue de la livre sterling finira par achever le football dans sa mère patrie.