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Athlétisme: fin de course pour Abdeslam Ahizoune

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L’athlétisme, qui était le principal pourvoyeur des médailles pour le Maroc aux JO, a sombré corps et âme à Rio. Il est vrai que le recul de cette discipline n’est pas récent, mais le fait de ne récolter aucune médaille est une première, amère, depuis 1984. Eclairage.
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Le secrétaire général du Comité national olympique marocain, Nourreddine Benadenbi, qui a conduit la délégation marocaine aux JO de Rio, a le mérite de dire ce qu’il pense, même s’il défend son pain. Lors d’une conférence improvisée après la déroute de Rio, il a imputé cet échec cuisant aux fédérations. Il a toutefois dédouané le Comité national olympique marocain, dont il est membre, en affirmant que ce dernier a donné tous les moyens à ces instances sportives.

Dans sa diatribe contre les fédérations, il en a exclu, toutefois, deux importantes : en l’occurrence celles du football et de l’athlétisme. Toutes les deux étant liées au gouvernement par des contrats-programme.

Le football, comme on le sait, n’a pas été du voyage à Rio alors qu’il avait fait bonne figure lors des JO de Londres en 2012 quand l’équipe nationale était coachée par le Néerlandais Pim Verbeek.

Comme par enchantement le directeur sportif des équipes nationales a été viré pour être remplacé par Nacer Larguet.  Ce dernier a  poussé  les équipes nationales (olympique, U17 et U19)  dans le fossé de la disqualification au niveaun de leurs compétitions respectives.

A l’arrivée du président Abdeslam Ahizoune, il s’est produit la même chose en athlétisme avec une purge de tous les anciens cadres comme Kada et Aouita. Certes, il est toujours bon de rajeunir l’effectif mais il faut éviter une rupture brutale entre les anciens et les nouveaux. D’abord parce qu’on a, toujours, besoin de l’expérience de nos aînés, ensuite il ne fallait pas laisser les jeunes techniciens seuls face à une mission aussi importante que celle de la formation des champions.

La preuve, le règne d’Abdeslam Ahizoune s’approche de dix ans et en trois participations aux JO (Pékin, Londres et Rio) l’athlétisme national n’a récolté que trois médailles (1 argent et 2 bronzes).  Pour une fédération qui a signé un contrat-programme avec le gouvernement qui lui a permis de gérer un budget de 540 millions de dirhams, la moisson est maigre, voire catastrophique. D’autant plus que le président de la FRMA a eu la chance  de profiter  de cette manne d’argent en 2007 alors qu’il venait, à peine, de prendre les rênes de cette fédération.

Il est vrai que le bureau fédéral  peut s’enorgueillir de quelques réalisations, et il ne s’en prive pas d’ailleurs, comme notamment le passage en grade dans la Ligue du Diamant du meeting international Mohammed VI et l’Académie internationale d’athlétisme. Mais Abdeslam Ahizoune, qui est un gestionnaire attitré et reconnu, est mieux placé pour savoir que  les chiffres sont têtus. Dans les tablettes des jeux olympiques, depuis leur création, on n’inscrit avec une encre indélébile que le nombre des médailles, les noms de leurs détenteurs et leurs pays d’origine.

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Du coup, le Maroc sera absent du registre des médailles dans les JO de Rio et c’est une première amère dans les annales de notre athlétisme. Autant dire que le bilan de dix ans de gestion de la FRMA se limite à une médaille d’argent et 2 de bronze.
Preuve en est que la mise à niveau entamée en 2007 avec un budget substantiel n’a pas donné les résultats escomptés. Voire, le ratio des objectifs réalisés était  bien en deçà de ce qu’il était avant la mise à niveau, le contrat programme et le contrat-objectif.

Le sport est un autre monde dont les critères de réussite peuvent emprunter à ceux du busines, de l’entreprise ou du commerce, mais sans toutefois s’y résorber. Beaucoup de bons gestionnaires dans ces secteurs ont échoué dans la gestion du sport. Abdeslam Ahizoune n’a pas échappé à cette «fatalité». Heureusement, pour lui, que le règlement de la fédération ne permet que deux mandats au président. Sinon il aurait perduré indéfiniment dans son poste comme l’ont fait certains «immortels» avant lui. Mais le bilan qu’il laissera à la tête de la fédération d’athlétisme est loin, très loin de la réputation de l’homme en tant que manager de l’une des plus grandes entreprises au Maroc et en Afrique. Il est bien amer pour quiconque de quitter la FRMA sur un cumul d’échecs avec une fin de course catastrophique.

Par Hassan Benadad
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