La belle victoire louable et appréciée de l’athlète Soufiane El Bakkali à Monaco en Ligue du Diamant (Meilleure performance de l’année sur 3000 m Steeple, ndlr) ne devrait en aucun cas servir d’arbre qui cache la forêt d’échecs de l’athlétisme au Maroc. Elle ne peut être l’hirondelle qui fait le printemps de la FRMA.
Depuis les Mondiaux de 2007 le Maroc n’a pu remporter que trois médailles en compétitions de haut niveau. Hasna Benhassi s’est distinguée sur le 800m en s’adjugeant la médaille d’argent, Abdelaati Iguider a remporté le bronze sur 1500m et Soufiane El Bakkali a gagné l’argent au 3000m steeples en 2017. Voilà le bilan de douze ans d’une piètre gouvernance du président Abdeslam Ahaizoune. Une décennie de tâtonnements, d’improvisation et d’écartement des compétences du domaine.
Dans les meetings internationaux et lors des compétitions majeures la participation marocaine dans les courses de fond et de demi-fond s’est faite de plus en plus timide et les temps réalisés par nos athlètes ne permettent plus les distinctions d’antan. La présence accrue et positive des athlètes aux différentes réunions organisées par l’IAAF se fait de plus en plus rare et les chronos enregistrés ne sont guère encourageants.
Depuis une décennie l’hymne national n’a plu retenti dans les grands rendez-vous d’athlétisme à l’échelle internationale (Jeux Olympiques, Mondiaux séniors et juniors). A Rio en 2016, des 17 athlètes marocains engagés, seuls quatre ont atteint les finales sans réussir la victoire. La dernière médaille d’or marocaine aux Mondiaux fut celle du marathonien Jawad Gharib en 2005 juste avant l’avènement de Abdeslam Ahizoune. Chez les juniors, en une décennie le Maroc n’a pas pu produire un champion capable de faire hisser le drapeau national dans les rendez-vous internationaux.
L’athlétisme vit une décadence indiscutable. A son arrivée, l’actuel président de la FRMA a promis un renouveau et une émancipation de l’athlétisme national. Il a promis de s’atteler à former des athlètes au niveau de toutes les disciplines à commencer par les courses de vitesse et les concours de saut, de javelot…, il n’en fut rien! Au contraire, le Maroc a perdu sa place à l’échelle mondiale concernant le fond et le demi-fond. Il n’arrive même pas à garder sa supériorité au niveau continentale et régionale.
Il faut dire également que la décennie Ahizoune a été marqué par un phénomène qui était étranger à l’athlétisme national à savoir le dopage. Ce qui a terni l’image de marque du Maroc. L’Agence Mondiale antidopage a épinglé, entre 2010 et 2015, pas moins de cinq athlètes marocains utilisant des produits bannis.
Ce qui est sur, c’est que l’athlétisme marocain se trouve dans une situation critique qui nécessite une intervention immédiate pour montrer la sortie au président. On ne garde pas une équipe qui perd!