Une athlète peut-elle être discriminée pour ce qu'elle est? Désormais oui. C'est le sens de la décision du Tribunal Arbitral du Sport, qui vient de débouter la Sud-Africaine Caster Semenya, dans sa requête contre l'IAAF.
La double championne olympique du 800 m avait été sommée par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) de réduire son taux de testostérone jugé trop élevé. Elle avait ensuite déposé un recours auprès du TAS pour dénoncer cette injonction.
Ce mercredi, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté sa requête, validant ainsi le nouveau réglement de l'IAAF, qui oblige les athlètes hyperandrogènes (affichant un excès d'hormones sexuelles mâles) à prendre des médicaments pour faire baisser leur taux de testostérone afin de participer aux épreuves internationales allant du 400 m au mile (1.609 m).
Un jugement discriminatoire qui pénalise l'athlète féminine pour ce qu'elle est depuis toujours, sans dopage ni tricherie. Si elle a choisi de ne pas commenter ce jugement, la Sud-Africaine a fait savoir qu'elle comptait faire appel.
Caster Semenya n'est pas la seule athlète affectée par cette nouvelle règle. Les médaillées de bronze et d'argent sur 800 m aux JO de Rio en 2016, Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya), également dans la ligne de mire, devront se plier au nouveau règlement.
De son côté, l'IAAF avance que si des athlètes avec des différences de développement sexuel présentent des niveaux de testostérone masculins, il est nécessaire de préserver l'équité de la compétition féminine et donc de demander à ces athlètes de réduire leur taux de testostérone avant une compétition internationale.
Depuis dix ans, Caster Semenya accumule les récompenses, triple championne du monde (2009, 2011, 2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016). Qu'en sera-t-il à partir de maintenant?