L’Organisation régionale anti dopage (ORDA), pour la zone Afrique du nord, vient d’organiser récemment au Maroc des rencontres de travail avec le ministère de la Jeunesse et des sports ainsi qu’avec le Comité national olympique.
C’est à l’issue de ces rencontres que l’ORDA dit avoir recensé et identifié «plusieurs aspects préoccupants» dans la stratégie nationale de lutte contre le dopage.
Dans la lettre adressée par le directeur du bureau africain de l’Agence mondiale anti dopage aux autorités chargées de la tutelle du sport au Maroc, ces dernières sont vivement sollicitées pour trouver rapidement des solutions à ces «lacunes», afin d’éviter au Maroc d’être estampillé «pays non-conforme» par l’AMA.
Parmi ces lacunes, l’agence cite d’abord l’adoption par le Maroc des «Règles 2015 de l’ORAD» sur la lutte anti dopage, alors que jusqu’ici il ne les a jamais formellement appliquées, ni transmises aux fédérations ou aux parties concernées.
Le deuxième point noir relevé par l’ORAD concerne les contrôles anti dopage, jugés insuffisants et peu efficaces. «…Il est évident que le Maroc ne mène pas un nombre de contrôles suffisants. Les contrôles lors et hors compétition sont cruciaux à tout programme de lutte contre le dopage», souligne la lettre.
Celle-ci précise même que le Maroc n’a effectué, en 12 mois, que moins de 80 contrôles anti dopage. Qui plus est, ces rares contrôles se sont faits, selon la missive de l’ORAD, «avec très peu de considération en ce qui a trait aux questions liées au Document technique pour les analyses spécifiques par sport de l’AMA (DTASS) qui… guide les autorités de contrôles sur quoi contrôler.»
Pour pallier cette insuffisance, l’ORAD exige que cette dernière responsabilité, celle du contrôle, lui soit provisoirement déléguée, avec la latitude de choisir le personnel médical et le laboratoire dédiés. Mais cette tâche, dit l’ORAD, reviendra de plein droit au Maroc le jour où il mettra sur pied l’Organisation nationale antidopage (ONAD) et adoptera les textes législatifs afférents.
Considérant que «le Maroc est une nation sportive mondiale de très grande importance», la lettre conclut à la nécessité pour le Maroc de se conformer au Code de l’Agence mondiale anti dopage, en réparant d’urgence les lacunes précitées.
Pour rappel cette lettre, datée du 14 avril 2016, coïncide avec la découverte d’un cas de dopage dans la boxe marocaine, cas notifié à la fédération ad hoc ce 15 avril.