Le cannabis va-t-il être exclu de la liste des produits dopants ? Si rien n’est encore tranché, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé, mardi 14 septembre, son intention de réexaminer l’interdiction du cannabis dans le milieu sportif. Une annonce qui intervient après l’affaire de la sprinteuse américaine Sha’Carri Richardson, qui avait été suspendue il y a quelques mois pour avoir été testée positive au cannabis, rapporte France Info dans un article paru ce vendredi 17 septembre sur son site internet.
En réalité, cela fait déjà quelque temps que la consommation de cannabis n’est plus aussi sévèrement punie qu’auparavant. Si un athlète a été testé positif au cannabis, il encourt théoriquement deux ans de suspension. "Mais depuis cette année, cette durée peut être ramenée à trois mois quand la substance a été consommée dans un but récréatif, dans une période hors des compétitions et sans relation avec la performance. La sanction peut même être diminuée à un mois, comme pour Sha'Carri Richardson, si l'athlète montre qu'il/elle suit un traitement contre l'addiction", nuance Jérémy Roubin, secrétaire général de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Autre question qui fait polémique: la consommation de cannabis influe-t-elle sur les performances sportives de l’athlète? Rien n’est moins sûr. "Certains estiment qu'une consommation régulière, par des personnes qui ont dépassé l'effet endormant, accentue l'agressivité et agit donc comme un produit dopant dans les sports de combat. D'autres défendent le fait que le cannabis agirait comme un anti-stress", explique l’expert.
Pour William Lowenstein, président de SOS Addiction, le cannabis est tout sauf un produit dopant. "En termes de concentration et d'amélioration des réflexes, c'est loin d'être idéal et ça n'a pas d'apport sur la réactivité ni sur la masse musculaire. Le seul bénéfice, ça peut être en termes de relaxation, dans certaines disciplines comme le tir", dit-il.