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Chronique. Omar Anouari n'est plus: sei grande grande

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Plus de dix ans que je le vois, il me dit à chaque fois: «cette année, je vais mourir. C'est la dernière». Il a survécu par on ne sait quel miracle. Au fond de lui-même, il souhaitait quitter ce bas-monde.
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Omar Anouari est un des pionniers de la presse sportive au Maroc. La presse sportive nationale est malade. Elle l'a tojours été et l'est encore. De ses hommes. Dans le temps, et encore aujourd'hui, on considère que ce sont les plus "faibles", les "mal instruits", les "bras cassés" qu'on fourgue aux pages sportives. Omar Anouari donnait la preuve de ce que peut, et doit être un journaliste sportif.

Je me limite à ce que les Italiens, quand ils veulent rendre hommage à une grande personnalité, disent: "Sei grande grande" (Tu es grand, grand).

Et je laisse le journaliste Hassan Kacimi Alaoui, notre grand ami commun, témoigner de la grandeur véritable du regretté.

"Omar Anouari incarnait cette génération de journalistes scrupuleux et interdisciplinaires. On dirait aujourd’hui "interactif", "multitâches". Aucun domaine ne lui échappait ou lui était étranger. Il écrivait avec la même aisance sur le sport, la politique, la culture et les sujets de société.

Omar avait cette démarche caractérisée par une certaine nonchalance, voire de la lassitude, qui pouvait en dérouter plus d’un, parce qu’elle s’apparentait à un détachement total. En fait, c’était son style: dandy, profond et interrogatif. Sa plume était d’une élégance sobre, et les pages qu’il écrivait dans Le Message de la Nation nous disaient combien il était talentueux et sensible. Chouchouté par Abdallah Stouky, "Azizi", qui était son mentor, il savait lui rendre l'amabilité.

La presse nationale, notamment les jeunes d’aujourd’hui, venus dans le champ du journalisme sans rencontrer les difficultés des époques passées, boostés par les nouvelles technologies et l’accès facile à l’information, ne peuvent imaginer le parcours tortueux de Omar Anouari, représentatif à lui seul d’une génération entière. Il est l’un des derniers Mohicans, arraché à la vie, livré à lui-même, ravagé par la maladie, oublié".

Par Abdelkader El-Aine
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