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Coronavirus: le peloton pris par le vertige de l'inconnu

Julien Alaphilippe emmène le groupe dans une ascension lors de la septième étape de Paris-Nice, entre Nice et Valdeblore-La-Colmiane, avant le confinement le 14 mars 2020. © Copyright : AFP
Le vertige de l'inconnu ébranle le peloton cycliste, mis à l'arrêt forcé par la pandémie de coronavirus et privé de l'habituel compte à rebours qui le sépare de la reprise.
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"Pour les coureurs, le vrai souci est l'absence de visibilité", résume Cédric Vasseur, l'ancien maillot jaune du Tour devenu le patron de l'équipe Cofidis. Bien plus que le fait de ne pouvoir rouler sur la route, "une décision légitime" ajoute-t-il, qui touche pour l'instant seulement quelques-uns des pays forts du cyclisme (France, Espagne, Italie plus récemment).

La situation est contrastée à l'intérieur des équipes de l'élite dont les effectifs comportent toutes plusieurs nationalités. Dans sa formation Groupama-FDJ, Marc Madiot a notamment un Suédois et un Lituanien ("ils peuvent encore rouler", dit-il) mais aussi un Australien installé en Espagne et donc bloqué à son domicile. Tout comme les nombreux coureurs résidant en Andorre, Julian Alaphilippe par exemple.

"On attend la fin du confinement", décrit Alaphilippe qui s'adapte et passe par la case home-trainer. Mais, ajoute-t-il, "c'est difficile de s'entraîner, on a besoin d'un objectif, d'un but".

"Tant qu'on n'aura pas le droit d'aller sur la route et qu'on est confiné chez nous, comme c'est absolument nécessaire actuellement, c'est compliqué de penser à construire une forme physique durable et de se préparer pour les grands évenements", confirme Romain Bardet.

"On espère peut-être courir début juin, ça reste très hypothétique mais il faut bien se raccrocher à quelque chose si on veut continuer à se motiver", poursuit Bardet qui a observé, comme ses coéquipiers français d'AG2R La Mondiale, une vraie pause à la sortie de Paris-Nice.

"On a besoin d'un compte à rebours" 

"On a programmé une période de semi-repos", explique à l'AFP son patron Vincent Lavenu, qui détaille le dispositif. "On va reprendre des entraînements collectifs la semaine prochaine à partir d'une plate-forme, sur des home-trainers connectés. Nous avons quatre entraîneurs dans l'équipe et chaque coureur aura son programme établi par son référent. Cela ne remplace pas les sorties mais on essaye de s'adapter".

L'exception est venue du Belge Oliver Naesen, qui a effectué une spectaculaire sortie de... 365 kilomètres la semaine passée, en compagnie d'un spécialiste des épreuves de longue distance. Une sortie autorisée dans son pays, d'une douzaine d'heures à plus de 30 km/h, qui lui a permis surtout d'évacuer sa frustration de rater sa période favorite de classiques après un long travail hivernal.

"Il fallait me vider la tête", a avoué Naesen, conscient de la gravité de la situation (sa compagne est pharmacienne). "La période est difficile pour tout le monde".

Jusqu'en Colombie, où Nairo Quintana a été mis à l'isolement pendant neuf jours dans un hôtel à son retour de Paris-Nice. "Maintenant, il est confiné comme les autres Colombiens pour une période de 19 jours", précise à l'AFP Emmanuel Hubert, le responsable de son équipe Arkea-Samsic.

"Le plus dur, c'est de ne pas savoir quand ça va reprendre", soupire Marc Madiot. "On a besoin, sportif ou non, d'un compte à rebours. Et là, pour l'instant, c'est impossible".

Par Le360 (avec AFP)
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