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Coronavirus: Les skateurs hors de la rue

Un skater lors du "Daewon's Picnic", une compétition pro, dans l'école primaire de Lockwood le 12 mai 2019. © Copyright : AFP
La rue, c'est tout à la fois leur cocon, leur espace vital et leur terrain de jeu. Confinés et privés de leur essence, des skaters de l'équipe de France s'accrochent pour ne pas devenir fou.
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Vincent Matheron, Aurélien Giraud et Vincent Milou - trio d'excellence en route pour les Jeux de Tokyo où le skate fera son entrée dans la cour olympique - appliquent les consignes. En Californie, à Lyon ou dans les Landes, ils ne sortent plus, même si ça les démange.

"Dans le skate, il n'y a pas vraiment d'entraînement, tu sors, tu skates, c'est plus de l'amusement et c'est comme ça que tu progresses", explique à l'AFP Matheron depuis Carlsbad, petite ville proche de San Diego (Californie), où il s'est installé en colocation il y a deux mois.

"On respecte le confinement, on essaie de vivre, on ne voit plus personne. C'est ça qui est dur. On a tous envie de skater, de skater des gros trucs mais je respecte sinon ce ne sera jamais fini", poursuit le Marseillais de 21 ans.

Vincent Matheron, spécialiste du bowl (ou 'park' aux JO, soit des figures à réaliser dans une aire creusée avec des courbes), et ses deux 'coloc' skateurs ont fabriqué un "jump pour s'amuser" et rident devant le garage. Leurs journées sont remplies aussi de parties de 'Uno' (jeu de cartes) et de beaucoup de jeux vidéo.

Piscines abandonnées 

Le +frenchie+ se défoule en plus avec de la corde à sauter - "J'adore !" - et des pompes, loin cependant de ses sessions de surf et de skate dans les piscines abandonnées et les cuves d'évacuation auxquelles il s'adonnait il y a encore 10 jours.

La Californie ayant décrété plus tard que la France le confinement total, les skateurs ont pu davantage poursuivre leur activité en extérieur.

A Long Beach (sud de Los Angeles) où il vivait depuis un mois, Vincent Milou en a aussi profité au maximum avant de rentrer en France: "Rester un mois à rien faire, c'est à devenir fou !".

"On pouvait skater partout sans avoir personne autour de nous, j'étais seul quand j'allais dehors", raconte le Landais, revenu samedi chez lui à Tarnos.

Le Français de 23 ans, champion d'Europe 2019 de 'street' (figures dans une aire reproduisant le mobilier urbain, soit la 2e discipline aux JO), a skaté dans les lieux désertés de la ville américaine pas encore complètement confinée.

"La plupart des spots de skate sont dans les écoles, surtout les écoles primaires à cause de l'architecture, les rails sont petits pour être accessibles aux enfants. Les tables de picnic, ça fait des super bancs à rider", dit-il.

Des endroits qu'il avait l'habitude de fréquenter le week-end mais "c'était la première fois de ma vie que j'allais à l'école en semaine !"

 'Ca me ronge' 

Avec deux skateurs américains, il a pu rider tous les jours dans les écoles fermées, de quelques minutes à quelques heures, avant de se faire "virer par la police". "Les flics sont compréhensifs, ils sont gentils, un appel par microphone pour qu'on parte et c'est tout, on a jamais eu de problème".

Depuis, Vincent Milou, en CIP (convention d'insertion professionnelle) avec la SNCF, a rejoint sa famille dans le sud de la France où il continuera à s'entretenir avec sa routine faite de renfort musculaire pour les chevilles et de gainage sur un tapis.

C'est à Lyon qu'Aurélien Giraud, adepte lui aussi du 'street', prend son mal en patience.

"Ca me ronge de ne pas skater, c'est ma passion par dessus tout", lance le Lyonnais de 22 ans, qui fait du skate dans le garage et sur le trottoir devant sa maison.

Pour tenter un temps soit peu de tenir, il occupe son esprit avec son autre passion, la moto, en bricolant. Il fait aussi un peu de sport dans le parc à côté de chez lui.

Mais rien n'y fait vraiment pour ces accros de la rue, qui ne s'entraînent pas au sens classique du terme.

Plus que tout, ce qui leur manque vraiment: "Aller en ville skater et m'amuser avec les copains", souffle Aurélien Giraud.

Par Le360 (avec AFP)
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