Hors jeu. Ces fous qui nous gouvernent

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Depuis toujours, notre sport a été géré à l’instar de l’épicerie du coin. L’improvisation est de mise, les chiffres sont maquillés, les résultats sont dénaturés, les infrastructures sont mises à mal faute d’entretien et les dirigeants ignorent l’abécédaire de la gestion.

Le 13/02/2017 à 18h25, mis à jour le 13/02/2017 à 19h03

Un déficit structurel et infrastructurel qui mine tous les fondements de notre sport à partir des clubs, en passant par les Ligues et en arrivant aux fédérations. Ces dernières ne respectent même pas les lois et règlements auxquels elles ont, pourtant, adhéré. Plusieurs entités rechignent, pour une raison ou une autre, à tenir leurs assemblées générales dans les délais convenus.

La Fédération royale marocaine de football (FRMF) qui devait tenir son AGO avant 2017 ne l’a pas encore provoquée jusqu’au jour d’aujourd’hui. Les dirigeants de son homologue de l’athlétisme ont attendu le mois de janvier 2017 pour se concerter en conclave très restreint…

Pis encore, l’instance suprême qui devrait, en principe, coiffer tout le sport national, donne le mauvais exemple. Le CNOM, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas tenu son assemblée générale depuis 12 ans, avec un président en exercice depuis un quart de siècle. Le CNOM fut d’ailleurs rudement recadré par le Comité olympique international (CIO) qui l’a sommé de se mettre en conformité avec la charte olympique. 

Sentant le danger venir, ses dirigeants ont rapidement obtempéré en changeant les statuts qui ont été approuvés par le CIO. Sauf que le CNOM devrait approuver ces statuts par une assemblée générale qui tarde à venir. Quand tous les maillons de la chaîne de notre sport sont aussi rouillés, il ne faut pas s’étonner, outre mesure, que les résultats nous abandonnent depuis des lustres.

Notre sport est victime de ses dirigeants. Certains poussent l’effronterie jusqu’à changer les lois pour qu’ils ne quittent pas leur poste de président comme c’est le cas à la FRMA avec Abdeslam Ahizoune. D’autres n’ont jamais été inquiétés, soit par intérêt, soit par complaisance, comme c’est le cas du Général Hosni Benslimane qui trône sur le CNOM depuis un quart de siècle.

Finalement nos dirigeants font ce qu’ils veulent comme dans les républiques bananières. Ils sont même heureux et  réussissent la gageure de convertir la défaite en une victoire. Ahizoune n’a-t-il pas félicité les athlètes pour leur participation aux JO avec zéro médaille au total?


En football, tout le monde a jubilé face à “l’exploit” des Lions de l’Atlas qui ont réussi à passer le premier tour à la CAN.

En foot, il suffit de rien pour que les dirigeants soient heureux, même s’ils enfoncent leurs clubs dans les méandres de la médiocrité. Sur un coup de tête, le président du MAT a vendu tous ses meilleurs joueurs et le club se retrouve aujourd’hui en difficulté. Il a certainement une idée en tête pour remédier à la situation: renvoyer l'entraîneur comme l’ont fait 11 présidents de club sur 16 cette saison!!!

Le président du Raja, Said Hasbane, a hérité d’un déficit colossal non reconnu par son prédécesseur, Mohamed Boudrika. La guéguerre continue, les grèves des joueurs sont devenues monnaie courante, les conférences de presse s'accumulent pour tisser un feuilleton dramatique interminable. Face au Raja, on trouve le WAC dirigé par un seul homme, l’omnipotent Naciri qui est allé au souk pour acheter, en gros, des joueurs, qu’il juge par la suite inaptes.

La liste de ces fous qui nous gouvernent n’est pas exhaustive et il ne faut pas s’étonner si notre sport en général et notre foot en particulier soient devenus aussi fous.


Le 13/02/2017 à 18h25, mis à jour le 13/02/2017 à 19h03