Le précurseur des olympiades modernes, Pierre de Coubertin avait repris à son compte le maxime de l’évêque anglican de Pennsylvanie : « L’important dans ces olympiades, c’est moins d’y gagner que d’y prendre part »
On sait que depuis longtemps cet adage a été inversé par la force de l’argent et les acquis politiques et socioéconomiques que génèrent aujourd’hui les jeux olympiques.
Le CIO est devenu l’ONU du sport, à tel point qu’il a fait plier le nouveau tsar de la Russie, l’intransigeant Poutine. Cet ancien du KGB, qui ne recule devant rien pour redonner à la Russie sa puissance d’antan, a pourtant baissé la tête pour supplier le CIO de permettre aux athlètes russes accusés de dopage de participer aux JO de Rio.
Les barons de l’Olympe ne lui ont accordé qu’une petite concession. C’est dire que les Jeux olympiques sont devenus une nouvelle tribune où s’affiche la grandeur et la puissance des nations par médailles interposées. L’essentiel n’est pas de participer mais de gagner, c’est l’adage qui prime aujourd’hui aux olympiades.
Sauf que les dirigeants sportifs marocains continuent à croire au principe de participer du début du XIXe siècle. Du coup, nos responsables se retrouvent avec un esprit qui accuse un siècle de retard, qui se répercute inéluctablement sur les résultats de notre pays.
A preuve, avant le départ de la délégation marocaine pour Rio le dirigeant d’une fédération nous a déclaré: «Je ne vais pas vous mentir, on n’aspire à aucune médaille »
A vrai dire, il était plus réaliste que les autres puisque le sport national, tout le sport national, n’a récolté qu’une médaille de bronze… en boxe. La preuve que tout ce qu’on dit sur une sprétendue politique du sport, la stratégie et autres gros mots, n’est que bavardage.
Le ministère de la Jeunesse et des sports n’est qu’une administration où chôment plusieurs fonctionnaires, quand d’autres perçoivent des salaires sans jamais y avoir mis le pied. On jette de l’argent par la fenêtre.
Les fédérations sont dirigés par des gens qui maîtrisent beaucoup plus les échauffourées et les empoignades dans les assemblées générales que la gestion d’une discipline sportive.
Ils transposent ce qui se passe dans nos élections politiques comme magouilles, guéguerre, corruption et autres, dans le sport. D’ailleurs plusieurs d’entre eux font du sport un tremplin pour atteindre leurs desseins politiques.
Le Comité national olympique marocain ne peut aller mieux puisqu’il rassemble ces mêmes dirigeants de ces fédérations. Normal que la plus haute instance de notre sport soit aussi statique, moribonde, voire réduite à une maison de retraite. A preuve plusieurs dirigeants de fédérations qui ne sont plus actifs ont trouvé un bon refuge au CNOM.
Une position qui leur permet d’avoir une place au soleil et surtout de profiter de tous les avantages d’être membre avec des multiples voyages d’agrément.
A Rio, seul Mohamed Rabii est parti pour gagner et il a rapporté avec lui une médaille de bronze. Les autres, tous les autres, sont des bronze-cul de Copacabana.