JO 2016: le CIO abuse de l’abus sexuel

Le CIO (Comité olympique international) a adressé une lettre aux responsables des fédérations dont les athlètes  vont participer aux JO de Rio, qui commenceront à partir du 5 août prochain.

Ladite lettre est accompagnée d’une longue note réservée à la protection des athlètes  contre le harcèlement et les abus sexuels.

Outre sa longueur, la note pèche par ses moult explications, aussi répétitives qu’agaçantes, sur le sens des mots tels «Abus sexuel», «Abus physique» ou «Abus psychologique».

La note comprend tellement d’articles, d’alinéas et autres titres et sous-titres, qu’elle devient indigeste, voire difficile à comprendre et encore moins à mettre en pratique. Dégustez, mais vous êtes obligés de ne pas être modérés :

“Harcèlement et abus” signifie tout abus physique ou psychologique et abus sexuel (pouvant prendre la forme d'un abus physique et/ou psychologique). "Abus physique ou psychologique" signifie tout comportement inapproprié et malvenu dont on peut raisonnablement penser qu'il est offensant, blessant ou humiliant pour une personne, ou perçu comme tel par celle-ci. "Abus sexuel" signifie une participation non voulue ou forcée à un comportement sexuel, une conduite verbale ou physique malvenue ou un geste de nature sexuelle (par exemple l'utilisation de stéréotypes humiliants sur le sexe, de plaisanteries à connotation sexuelle, de menaces, d'intimidation) que l'on peut raisonnablement considérer comme étant offensant ou humiliant pour une personne, ou perçu comme tel par celle-ci. Le harcèlement peut être basé sur la race, la religion, la couleur de peau, la croyance, l'origine ethnique, les attributs physiques, le sexe ou l'orientation sexuelle ».

La note est truffée de ce genre d’explication. Pis encore, elle fait référence à de multiples recommandations du CIO et souvent à des conventions internationales. Et comme ces explications ne contentent pas les rédacteurs de cette note, ils vous orientent sur les «détails complémentaires» dans d’autres sources.

Et comme ce flux de recommandations ne suffit pas, les dirigeants du CIO avisent les athlètes que des «feuillets d’information» sur les abus sexuels et autres seront distribués pendant les JO.

La note signale également les procédures à  suivre quand une personne veut dénoncer un abus. Il faut remplir un formulaire tout aussi compliqué que les recommandations dans sa formulation et ce, avant, pendant et après les jeux.

En résumé il faut subir un harcèlement intellectuel pour dénoncer un harcèlement sexuel. Etant donné ce circuit qui ressemble à Fort Boyard, il est certain que les dénonciateurs ne vont pas se bousculer pour signaler des cas d’abus sexuels.

On a l’impression que les rédacteurs du CIO veulent préparer une thèse de doctorat sur les abus psychique, physique et sexuel. La preuve, ils veulent en faire un document de référence après la fin des jeux :

«Le CIO considère ce thème comme étant très important, sur lequel les organisations sportives devraient présenter un front uni. C’est pourquoi, après les Jeux Olympiques de Rio 2016, un guide sera élaboré, regroupant les meilleures pratiques et donnant des conseils étape par étape pour la mise en place d’une politique de prévention du harcèlement et des abus.s»