L’Inspection générale de l’administration territoriale, dépendant du ministère de l’Intérieur vient de mettre à l’écart plusieurs présidents de communes, une vingtaine au total, suite à un rapport de la Cour des comptes qui a mis à nu une dilapidation à grande échelle des deniers publics.
Dans une tribune publiée par le quotidien Al Akhbar du 6 septembre, un chroniqueur-maison se demande pourquoi les magistrats de Driss Jettou n’ont pas daigné jusqu’ici aller jeter un coup d’œil, même de biais, sur les comptes des clubs de football, ou ceux des fédérations sportives, subventionnés dans leur ensemble par l’argent du contribuable.
Pourtant, cite le journal à titre d’exemple, un membre de la Fédération royale marocaine de boxe vient de reconnaître publiquement son incapacité à présenter les justificatifs de 4 millions de dirhams, qui ont laissé un trou béant dans les comptes de la FRMB. Une fédération que ses gestionnaires ont financièrement mis KO.
Al Akhbar cite aussi le cas de Mohamed Boudrika, qui a juré il y a un an, après avoir démissionné mille fois, de ne plus remettre les pieds au Raja et qui, ces jours-ci, prend la tête d’une colonne de «putschistes» pour tenter de reprendre les rênes du club vert. Et pour cause, l’homme, à travers cette manœuvre, voudrait revenir sur le lieu de son «crime financier», pour en effacer les traces, de crainte d’éventuelles poursuites que pourrait engager contre lui son successeur, Said Hasbane.
En l’absence de toute reddition des comptes, et de l’absence de la Cour des comptes, on est tenté de croire que les édiles du sport sont protégés par une «immunité sportive», qui semble beaucoup plus efficace que celle parlementaire ou diplomatique qui, elles au moins, ont le mérite de pouvoir être levées pour ouvrir la voie à des poursuites judiciaires.