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Salon du cheval d'El Jadida: le Grand Prix le Roi Mohammed VI met en valeur la Tbourida

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Fidèle à son thème "Les arts équestres traditionnels", la 9è édition du Salon international du cheval d'El Jadida réserve aux mordus de la Tbourida, qui incarne la tradition marocaine du cheval, une compétition à la hauteur du prestige que revêt l’événement, à savoir le Grand Prix le Roi Mohammed VI.
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En effet, pour la première fois, ce grand rassemblement dédié au fidèle compagnon de l’homme connaîtra l’organisation du Grand Prix le Roi Mohammed VI (11 au 16 octobre) auquel sont qualifiés les meilleures sorbas de toutes les régions du Royaume et qui clôture en apothéose la saison 2016 de Tbourida.

Ainsi, 15 des meilleures troupes du Maroc, représentant différentes régions du Royaume promettent de gratifier le public, qui a déjà annoncé la couleur par une présence massive dès la première journée, à travers un spectacle inédit, festif et empreint de compétition. Ils représentent les régions de Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia Lhamra, Dakhla-Oued Eddahab, Tanger-Tétouan-El Houceima, l’Oriental, Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra et Beni Mellal-Khénifra.

Pour remporter le prestigieux sacre, les troupes en lice devront passer par plusieurs phases éliminatoires et seront départagées selon un système de notation qui prend en considération des critères liés à la Hadda (chevaux, harnachement, habillement et évolution) et la Talqa (départ, course, maniabilité des fusils et tir synchronisé).

Cet intérêt grandissant, aussi populaire qu’institutionnel, dont jouit la Tbourida est en phase avec son importance en tant que patrimoine culturel commun de tous les Marocains, mais également comme secteur qui pèse de plus en plus dans l’économie nationale et dans le domaine social.

Selon un document de présentation de l’association du Salon du cheval, la Tbourida représente, en effet, la principale composante de la filière équine, avec plus de 1000 sorbas et quelque 1200 chevaux barbes ou arabe barbes. Il ne faut pas également oublier la richesse et les postes d'emploi engendrés par la Tbourida dans les différents métiers qui y sont liés, y compris l’artisanat.

De même, la Tbourida, art et sport en même temps, enchante et enthousiasme le public partout où elle passe. C’est dire qu’elle est inscrite dans les gènes des Marocains, qui l’associent aux cérémonies et à la fête, à la bonne récolte, à la noblesse et à l’honneur. La voix sévère du Moqadem dirigeant ses cavaliers, l’avancement majestueux des chevaux arborant fièrement leur harnachement multicolore, la chevauchée en ligne de la troupe avec tous les sons, couleurs et vibrations qui la ponctuent, le retentissement assourdissant de la salve, le nuage mouvant et la senteur du baroud (poudre), qu'on associe à des bienfaits spirituels, et les youyous et acclamations appuyées qui célèbrent la fin de chaque Talqa, sont autant d’images et de sensations qui restent ancrées dans l’esprit de ceux qui sont passés par l’inoubliable expérience d’assister à un spectacle de Tbourida.

Cette passion tire sa force du caractère ancestral de la Tbourida, dont l'histoire remonte au 12è siècle, quand elle a fait son apparition en tant que technique de guerre, qui marque l'utilisation des premières armes à feu, avant de se convertir, en temps de paix, en expression de joie, une sorte de feu d’artifice qui agrémente les cérémonies de mariage, de circoncision et d’autres festivités.

Le premier récit d’une Tbourida vient d’Ali Ben Hodeil au XIX siècle (1818), avec une description très proche de celle pratiquée aujourd’hui à Essaouira, avec des cavaliers portant le Haïk (sorte de cape) et utilisant la mokahla (long fusil mauresque) et des chevaux arborant un harnachement luxueux.

Aujourd’hui, la diversité culturelle des différentes régions du Royaume a contribué à l’émergence d’un ensemble de méthodes "tariqa" érigées en écoles de Tbourida ayant contribué de manière significative à la constitution des règles fondamentales du jeu de baroud. Il s’agit, notamment, des écoles Nassiryah qui se pratique dans les régions de Doukkala, Abda, Hmer, du Haouz et du sud du Royaume, Charkaouiah, dans les grandes régions du centre (Berrchid, Khouribga, Oued Zem, Tadla, Azilal, Béni Mellal, Fqih Bensaleh, El Brouj et Settat), Khiyatiah, répandue dans les zones de Casablanca, Mediouna, Benslimane, Mohammedia et Rabat-Salé et Hayaniya, qui est de mise dans les régions de Fès, Meknès, Taza, Taounate et Al-Hoceima, avec une légère différence de pratique en allant vers la région de l’Oriental, qui la baptise la Tariqa Kétafiyah.

Un travail de professionnalisation est également venu enrichir ce patrimoine est l’ériger en véritable sport national, avec la multiplication des compétitions de Tbourida organisées par la Fédération royale marocaine des sports équestres, ce qui est de nature à pérenniser ce patrimoine.

Par Le360 (avec MAP)
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