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Mort de David Stern, le visionnaire qui a révolutionné et enrichi la NBA

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En 30 ans de règne sur la NBA, David Stern aura révolutionné le championnat de basket nord-américain. L'ex-commissaire d'une des Ligues sportives les plus populaires du monde est décédé hier d'une hémorragie cérébrale.
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L'ancien patron de la NBA David Stern, mort mercredi à 77 ans, restera comme celui qui a révolutionné la Ligue nord-américaine de basket, devenue sous son ère l'une des plus puissantes, prospères et populaires organisations sportives au monde.

"Le commissaire émérite David Stern est décédé des suites de l'hémorragie cérébrale qu'il avait subie il y a trois semaines" dans un restaurant de New York, a écrit la NBA dans un communiqué.

Les images qui viennent spontanément en se remémorant son sourire bonhomme sont celles des cérémonies de la draft ou de remises de trophées, où il semblait si petit à côté des géants dont il venait de prononcer le nom.

Ces instants où toutes les plus grandes stars du basket moderne ont posé à ses côtés pour la photo, David Stern les appréciait particulièrement. Car il aimait les joueurs autant que le jeu et avait compris que le succès planétaire de la NBA reposait avant tout sur leurs exploits, leur charisme.

Fils d'épicier, né à New York le 22 septembre 1942, diplômé de droit à l'université de Columbia en 1966, il entre au barreau la même année et devient conseiller juridique chez Proskauer Rose, qui représente la NBA. Il intègre la Ligue en 1978 en tant que conseiller général, avant d'en devenir le vice-président exécutif en 1980.

Lorsqu'il est nommé commissaire en 1984, succédant à Larry O'Brien, la NBA est mal en point, plombée par des soucis financiers et boudée par le public qui lui préfère le football américain et le baseball, au point que certains matches des finales sont diffusés en différé. Son image est aussi écornée par des scandales impliquant des joueurs dans des affaires de drogue, en pleine "cocaine era".

Le nouveau boss sanctionne durement les fautifs, tel Michael Ray Richardson, alors un des meilleurs joueurs du championnat, suspendu à vie en 1986 pour un troisième contrôle positif à la cocaïne.

Durant ses trente années de règne, il n'a de cesse de polir l'image de sa Ligue, imposant notamment un code vestimentaire en 2005 - toujours en vigueur -, en réaction aux tenues "gangsta-rap" d'Allen Iverson qui venait de sortir une chanson homophobe.

"Lorsque j'ai repris la NBA, du fait de leur réputation, nos joueurs étaient en bas de la pyramide des célébrités. Maintenant, ils sont en haut. Ils sont les plus écoutés, les plus aimés et les athlètes les plus importants tous sports confondus", se félicitait-il ces dernières années.

A ce titre, le destin lui a offert un sacré coup de pouce en plaçant sur son chemin des personnalités et joueurs hors-normes. Sa première draft, cuvée 1984, fut la plus fameuse de l'histoire avec Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, John Stockton, Charles Barkley. Plus tard suivront Shaquille O'Neal, Kobe Bryant, LeBron James...

Son génie à lui n'aura pas été de mettre des paniers - "Mon expérience de joueur s'est limitée à une déchirure des ligaments croisés dans un match entre avocats" -, mais de poser les bons écrans. Pour offrir la meilleure exposition possible à ses stars.

Stern signe des accords avec les réseaux câblés pour mieux renégocier les droits télévisés avec les chaînes nationales, tout en exportant la NBA. Ainsi entend-on les commentaires endiablés de George Eddy sur Canal+ dès 1985.

Il comprend aussi que la participation de ses meilleurs ambassadeurs aux JO-1992 de Barcelone peut booster l'internationalisation de la NBA. La "Dream Team", avec Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird, l'exaucera au centuple.

Car contrairement à la NFL et la MLB, la NBA ne s'arrête pas au marché nord-américain. Elle s'est lancée à l'assaut de l'Europe, de l'Asie, de l'Amérique latine, en délocalisant des matches et en recrutant des joueurs sur ces marchés.

Stern a aussi fait passer le nombre de franchises de 23 à 30 et en a fait déménager certaines, favorisant l'augmentation des revenus de la Ligue et des joueurs. Ce qui ne l'a pas prémuni de devoir gérer les lock-out des saisons 1998-1999 et 2011-2012, amputées par de longues grèves.

Sa réussite sur le plan économique est toutefois incontestable: en 1983, juste avant d'en prendre les rênes, le chiffre d'affaires global de la Ligue était de 118 millions de dollars. Trente ans plus tard, il s'établissait à 4,8 milliards (8 aujourd'hui).

En 2014, celui qui a aussi saisi tout le potentiel d'internet et des réseaux sociaux affichait sa fierté, non sans humour, au moment de passer la main à Adam Silver: "Je suis une source d'inspiration, pour les enfants petits et pas bons en sport, dans le monde entier".

Par Le360 (avec AFP)
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