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Botola D1. Mais qui es-tu, le chant des ultras marocains?

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Chaque semaine, les stades de la Botola vibrent au rythme des chants de leurs supporters. Qu’il s’agisse de chants mythiques ou de refrains spontanés, l’ambiance est devenue plus explosive avec la culture des ultras qui a vu le jour en 2005.
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Les chants des ultras marocains sont devenus si célèbres qu’ils ont dépassé nos frontières pour être repris par des supporters dans les contrées les plus lointaines du monde. C’est le cas notamment de “Lkhadra lwataniya”, chanson culte des Rajaouis. Conçu lors de la Coupe du Monde des clubs en 2013, ce chant a été repris par les supporters du Cruzeiro au Brésil au grand bonheur des Ultras Vert et Blanc. 

“Notre chant a été copié par tout le monde, on a crée notre propre style et on est devenu une référence chez les Ultras du monde entier. La preuve, nos chants ont été traduits dans plusieurs langues dans une multitude de pays. Pourtant on ne prend même pas le temps d’écouter les autres ultras qu’ils soient du Maroc ou d’ailleurs, parce que notre style est unique”, nous confie un membre d’un groupe ultra supportant le Raja.

Pourtant les secrets de fabrique de ces chants ne sont pas aussi compliqués à concevoir même s’ils différent d’un groupe à l’autre. “Chaque mot, chaque parole a son histoire qui est souvent liée aux circonstances ainsi qu’aux événements vécus. A titre d’exemple, lorsqu’on participe à la Ligue des Champions africaine, on opte pour des chants qui motivent notre équipe. Par contre si on est face à une situation de répression, on cherche à créer des paroles relatives à la liberté. Parfois l’idée vient de nulle part, je peux commencer à écrire mes paroles tout seul puis en discuter la teneur avec les autres membres”, affirme un membre ultra Black Army des FAR.

Les Rajaouis composent leurs chansons autrement. “C’est une seule personne qui s’occupe de la conception et de la composition du chant. Mais il existe généralement une perception commune de plusieurs ultras. Sauf qu’il n y a qu’un seul qui le peaufine sachant que l’implication de plusieurs personnes nuit à la cohérence des paroles et de la composition”.

Dans les stades, les chants des ultras sont souvent provocateurs pour l’équipe adverse et les forces de l’ordre et sont devenus, ainsi, des rituels qui font partie de l’ambiance du stade. Ils font la pression sur l’arbitre, le club adverse et dopent le moral des joueurs: “les ultras n’ont pas de lignes rouges. Rien ne peut nous censurer, nous interdire de nous exprimer et de faire passer nos messages”, rajoute le membre des Black Army.

Que ce soit avec une guitare ou avec un tambour, l’important étant de passer les messages. Deux ultras de deux équipes différentes, Amine et Karim s'accordent sur le fait qu’il n’est pas nécessaire d’enregistrer les chants en studio.

Durant les premières années où le mouvement ultras a vu le jour, les chansons étaient enregistrées sans musique pourtant tout le monde les apprenait. Mais “les temps ont changé, nous confie un ultra. Le studio rend le son plus soigné et plus professionnel, ce qui nous permet de l’écouter dans plusieurs endroits et occasions : anniversaire du groupe, excursions voiture …”.

Les chants ultras ne sont pas tous des créations pures. Souvent ils sont une reprise modifiée de tubes de célèbres musiciens. Les supporters des FAR ont récemment choisi la célèbre chanson Despacito. Ils y ont collé leurs propres paroles et la technique marche très bien. Dans les autres pays, les groupes de supporters procédent de la même façon. La chanson emblématique “You’ll never walk alone” des années 1960 a été reprise par les fans du Liverpool FC et autre Borussia Dortmund.

Quand il s’agit de supporter leurs équipes, les ultras n’hésitent pas à faire exploser leurs cordes vocales. Aujourd’hui malgré tous les obstacles auxquels ils sont confrontés, ils envisagent de continuer à produire leurs chants. “Tant qu’on existe on n’arrêtera jamais, c’est un principe ultra”.

Par Hanane Elarjoun, journaliste stagiaire
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