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Hors jeu. Foot, c’est la guerre!

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Le hooliganisme est devenu presque banal dans l’espace urbain marocain. Quand il y a un match de football, les commerces ferment, les voitures sont stationnées loin du stade, les riverains se barricadent chez eux. Peur sur la ville. C'est la guerre!
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Ce qui s’est passé dimanche au grand stade de Marrakech est grave, inadmissible et inconcevable. Ce jour a commencé par un drame. 
5 supporters du Raja ont perdu la vie dans un accident de voiture. Quelques heures après, des hooligans rajaouis ont semé la panique dans le stade: dégradation et jet de sièges, affrontements avec les forces de l’ordre et autres actes de grande délinquance.

Le match a commencé par une prière en hommage aux supporters victimes de l’accident. Les hooligans rajaouis n’ont respecté ni leurs morts, ni les policiers chargés de leur sécurité, ni leurs hôtes.

Si ces adeptes de la grande délinquance provoquent la violence quand le Raja gagne, que peut il se passer en cas de défaite? Ce n’est pas le public rajaoui qui est mis en cause, mais ce sont les voyous qui allument le feu lors de chaque match.

D’ailleurs, les hooligans sévissent dans toutes les villes et minent la vie de tous les clubs que ce soit à Casa, Rabat, Tanger, Sidi Kacem, Safi ou Tétouan…

La violence dans les stades, qui s’étend jusqu’aux artères de la ville, est devenue une tare de la société. Les pouvoirs publics ont beau prendre des décisions comme la dissolution des ultras, l’interdiction de déplacement collectif et des tifos et autres poursuites judiciaires... Rien n’y fait, le mal perdure.

Au-delà des causes sociétales de cette violence, il faut convenir que la justice fait preuve d’une clémence incompréhensible envers ces délinquants. On a l’impression que le trouble à l’ordre public par des hooligans est considéré comme une circonstance atténuante.

Or, ces derniers sont des délinquants de droit commun, et ils doivent être jugés en tant que tels. Ce qui gêne aux entournures, c’est que la plupart de ces criminels sont des mineurs souvent récidivistes. Autant dire qu’il est temps de légiférer sur la violence dans et en dehors des stades comme pour un acte criminel.

Ce qui signifie que les peines doivent être égales à la gravité des accusations quel que ce soit l’âge de l’auteur des violences. Quand il y a mort ou blessure d’homme, il faut appeler les choses par leur nom: crimes. Mais la responsabilité pénale au Maroc ne commence qu’à 16 ans. Autrement dit les mineurs en dessous de cet âge sont considérés comme incapables de discernement.

Du coup, ceux qui sont coupables de violence sont généralement relaxés ou, dans le pire des cas, envoyés en maison de correction. La loi 09.09 est venue compléter le code pénal dans les articles inhérents aux troubles à l’ordre public.

Selon les dispositions du code pénal dans son article 308-1 de la loi 09/09 relative à la violence dans les manifestations sportives, est punie de 1 à 5 ans toute personne impliquée dans le vandalisme dans le cas où il y a mort d’une personne.

Vous avez bien lu: cette peine n’est prononcée que si les troubles ont causé la mort de quelqu’un… S’il n’y a que des blessés la peine est réduite à une fourchette de 3 mois à deux ans (art 308/2). Quand il n’y a que la casse (sièges, voitures et autres biens) la condamnation passe de deux à 6 mois de prison (art 308/7).

Convenez que ce n’est pas chèrement payé quand il y a mort d’hommes ou des blessés graves comme ce fut le cas le 19 mars 2016 au complexe Mohammed V. Autant dire qu’il faut légiférer, sévèrement, face à cette guérilla urbaine qui ne cesse de faire des victimes au nom du foot.

Par Hassan Benadad
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