L’épisode qui est entré dans l’histoire de la Botola sous le nom de «Crise du Raja» semble intarissable. Il a eu pour conséquence d’en faire un objet d’actualité, au même titre que d’autres épisodes analogues qui se sont succédé dans la Botola pour prouver que le spectre des difficultés financières reste toujours suspendu sur les têtes. Le mot tant chéri? Heureux encore ceux qui ont des salaires !
Reprenons. Saïd Hassbane a décidé d’annuler la réunion extraordinaire qui devait avoir lieu le 7 avril afin de mettre fin à sa présidence. Et si l’on veut une preuve frappante de la gravité du mal, en voici une qui ne manque pas de clarté: tenir cette réunion, c’était placer le membre du MP, complètement désarmé, face à face non seulement avec des membres munis de tous les droits et de tous les arguments, mais avec les factions du club, organisées comme une milice. Deux noms ont été d’ailleurs cités : Mohamed Siboub et Dalil Sqalli. Preuve que les rapports s’aigrissent sous la pression des conjonctures défavorables.
Le Raja est dans une situation d'attente. Selon l’édition du vendredi 24 mars du quotidien Assabah, M’hammed Aouzal et le nouveau sponsor ont poussé le président honni par les composantes de son club à prendre cette décision. La conduite de Hasbane, trop portée à diminuer l’effet de la crise financière du club, faisait que les circonstances semblaient conseiller une direction contraire. Mais Aouzal, appui solide du président, s’était fait le gardien des intérêts du club vert. En prenant contact avec le ministère de l’Intérieur, il a pu acquérir une aide de 7 millions de dirhams. En s’attirant les faveurs d’un sponsor encore inconnu, il a eu la promesse de toucher un autre pactole.
Selon Saïd Sentissi, le secrétaire général du Raja ; «l’assemblée générale extraordinaire était convoquée à cause de la situation économique critique du club. Elle a été annulée car on a eu des ressources et on nous a promis de gros renforts». Et d’ajouter : «La conjoncture actuelle ne permet aucun changement, la saison actuelle est dans ses phases décisives et nous avons d’autres priorités à régler. La démission de Fakhir était surprenante. Il convient donc de recueillir les avis émis de part et d’autre, de les contrôler en les rapprochant des faits, afin de prendre les bonnes décisions.»
Un pas en avant a été fait, assure-t-on. Nous avons d’ailleurs, précise Sentissi, moins à craindre des problèmes qui nous guettent et dont une partie a été réglée, car -à quelque chose malheur est bon- les joueurs reçoivent peu à peu l’intégralité de leurs salaires, notre position en championnat est bonne et nous sommes dans la course pour le titre. Par cette raison, nous avons moins à nous plaindre aujourd’hui. Sauf que le chemin est encore long.