C’est Jacques Julliard qui disait : « Le football est l’espéranto de notre dégradation ». Comment ne pas lui donner raison en visionnant les vidéos, en contemplant les images des graves événements qui ont suivi le match Ittihad de Tanger-Moghreb de Fès, mercredi 2 novembre au Grand Stade de la capitale du Détroit.
Alertes et bien sur leurs gardes, les forces de l’ordre ont réussi à juguler la violence au sein du stade. Ils ont, cependant, été pris de court par l’insoutenable détermination des voyous à tout casser. Les casseurs ont étendu leurs actes fort répréhensibles dans les rues et boulevards de la ville.
Les images des voyous en train d’allumer le feu dans des voitures et différents objets leur tombant entre les mains rappellent des scènes de guérilla civile. On dirait «The gangs of New York» version marocaine. Heureusement que les forces de l’ordre étaient aux aguets pour contrer les fauteurs de troubles.
Comment après ces événements graves un père de famille peut-il accompagner ses enfants ou les laisser aller aux stades ? Comment les férus du ballon rond n’éprouvent-ils pas de la peur et ne craignent-ils pas pour leur vie en mettant les pieds dans un terrain ? Comment ne pas trouver risible l’idée d’accorder la gratuité de l’accès aux stades aux femmes pour, dit-on, encourager la gent féminine à affluer aux matchs de foot ?
C’est d’autant plus regrettables que pareils actes de violence sont devenus récurrents, voire vont crescendo. «Si c’est cela le foot, vaut mieux arrêter», a dit avec grand dépit un citoyen tangérois. C’est on ne peut plus édifiant.