Que reste-t-il au Wydad de Casablanca? Il y a un an, les Rouges se couvraient de gloire en remportant la Ligue des Champions. Hasard du calendrier, un an plus tard, les hommes de Said Naciri vont regarder Éspérance Tunis-Al Ahly à la télévision, ce soir. Éliminés de toutes les compétitions, et dernier en Botola, le WAC n'est plus que l'ombre de lui-même.
Après la piteuse élimination en Ligue des Champions l'été dernier, le Wydad vient de quitter successivement la Coupe du Trône (samedi), puis le Championnat Arabe des Clubs (hier). 2 éliminations en moins d'une semaine, ça risque d'être trop lourd à supporter pour le président Naciri, et par ricochet pour son entraîneur René Girard.
Arrivé fin septembre pour sauver ce qui pouvait encore l'être, le Français présente un bilan qui ne correspond pas aux attentes. Certes, il est toujours difficile de prendre le train en marche, mais il semble que René Girard n'ait pas mis toutes les chances de son côté pour réussir dans sa mission.
L'ancien coach du FC Nantes n'a jamais entraîné en Afrique. Lorsqu'il débarque à Casablanca c'est flanqué de deux adjoints, dont son fils Nicolas qui le suit partout. Une manière pour le technicien de se rassurer en travaillant avec des personnes de confiance. Mais pour les membres du staff précédent, c'est un camouflet. Ils sont mis de côté et ce n'est jamais agréable. Même si ce n'est pas l'intention de départ de celui qui arrive.
Si l'ambition de révolutionner la façon de travailler est louable de la part d'un entraîneur qui entame une nouvelle aventure, elle est aussi dangereuse dans un environnement que l'on ne maîtrise pas. Changer radicalement, du jour au lendemain, les habitudes des joueurs dans un vestiaire comme celui du Wydad est une entreprise très périlleuse.
Selon nos indiscrétions, les joueurs eux-même auraient fait part "en haut-lieu" de leur désarroi quant aux exigences tactiques et aux méthodes d'entraînement du Français. Un épisode qui n'est pas sans rappeler les dernières semaines de Houcine Ammouta au Wydad. La suite, tout le monde la connaît...
Enfin, Girard a choisi d'emprunter un avion privé au lieu de la ligne régulière pour rejoindre Tunis dans le cadre du Championnat arabe des clubs hier, ce qui a occasionné un surcoût d'environ 800 000 dirhams, dont Naciri aurait préféré se passer. En cas de qualification le Wydad aurait empoché l'équivalent de 2 383 000 dirhams, de quoi largement couvrir ces frais superflus. Au lieu de ça, le président risque de s'en servir pour appuyer sur le bouton du siège éjectable.