Aujourd’hui, même le plus jeune des amateurs de football marocain a une idée sur la crise actuelle du Raja. Chacun a sa façon de voir les choses et de désigner les fautifs. Mais une chose est certaine, le cafouillage que vit le club vice champion du monde en 2013 est un cumul de plusieurs années de mauvaise gestion. Une véritable bombe à retardement qui est sur le point d’exploser entre les mains de Saïd Hasbane, un président « kamikaze » qui a voulu redresser un Raja en déficit financier.
Résultat, au bout d’une saison de tiraillements entre Hasbane et ses adhérents, une 3e place bien méritée, mais assez amère. Comme un goût d’inachevé qui a poussé les supporters à tenir un dialogue encore plus direct à Hasbane. Un « Dégage » écrit sur les pancartes, et le temps de trois marches devant le siège du club que le nouvel entraîneur (Benchikha) plie bagage, menacé par des pseudo-supporters.
Sur le plan sportif, on comprend le désaccord de certains supporters sur le limogeage de Fakhir. Mais plusieurs sources avaient auparavant confirmé que le président songeait à limoger le technicien qui a dirigé le navire à bon port (3e place), à cause de plusieurs désaccords personnels entre les deux hommes. Hasbane n’avait pas apprécié les sorties médiatiques de l’entraîneur où il déballait le « linge sale » de l’équipe en direct à la TV et depuis, le divorce n’était qu’une question de temps.
Mais être en désaccord au point de menacer un entraîneur et sa famille, ce n’est plus du fanatisme c’est du banditisme. Les avis diffèrent sur le technicien, mais l’homme fait l’unanimité au sein de la sphère footballistique. De là à utiliser des méthodes mafieuses, c’est le logo du club qui prend un sérieux coup. Qui voudra encore toucher à ce poste ? Si ce n’est pas Fakhir, « qui a la majorité ». Et si Hasbane lâche enfin prise et décide de se rétracter, qui osera prendre ce siège miné ? Seuls les Aouzal, Ghallam, Ammor… trouveront le profil idéal. Mais dans ce cas, idéal rime avec « kamikaze ».
En attendant, la seule issue possible, pour réduire les conflits d’intérêts, c’est de baisser le prix d’adhésion au club. Car la force de la masse existe, et autant la rendre valable pour qu'elle se fasse entendre. La seule débouchée à court terme est que le club, décide à rendre l’adhésion accessible (moins que 10.000 dhs), afin que ces supporters se fassent entendre puisque finalement, c’est eux qui dirigent. Sans nul doute, ils se feront entendre beaucoup mieux que les trois marches de protestation devant le siège.