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CAN 2017. Les sorciers ivoiriens réclament leurs dus pour envoûter les Lions de l'Atlas

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Après deux matchs nuls, l’heure est au doute quant à une probable qualification des Eléphants de Côte d’Ivoire pour le second tour de la CAN. Mais la donne pourrait changer avec l'entrée en jeu des sorciers d’Akradjo. Ces mystiques seraient à l’origine des deux trophées glanés en 1992 et 2015.
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Sénégal 1992. La Côte d’Ivoire est en finale d’une CAN pour la première fois de son histoire face à sa «bête noire», le Ghana. Après une prolongation et un score vierge, s’ouvre une longue série de tirs-au-but, la plus longue de l’histoire de la compétition selon les spécialistes. Alors que le dernier joueur attaquant ghanéen s’avance un ultime shoot, les caméras font un zoom sur le ministre ivoirien des Sports, René Diby, qui lève curieusement les mains en signe de victoire. Quelques instants après, le portier ivoirien s’empare du ballon et la Côte d’Ivoire entre dans l’histoire de la CAN avec son tout premier trophée.



De ce succès naîtra une légende, celle des sorciers d’Akradjo. Ces mystiques avaient été sollicités pour jouer leur partition. «Si je dis que cela est faux, ce serait mentir. Il y avait exactement 10 sorciers (d’Akradjo) dont une femme qui nous ont accompagnés à Dakar (…) Avant de partir, ils nous avaient même dit que la coupe était à nous», avait fini par avouer il y a deux ans Paul Gogoua, l’ex-intendant de l’équipe nationale.



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Situé dans le département de Dabou, une localité située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, le village d’Akradjo et les autres villes environnantes sont reconnus dans le pays comme des hauts lieux de pratiques occultes. L’on s’y adonne même chaque année à des compétitions de mysticisme.



De retour à Abidjan, l’équipe ivoirienne est accueillie en grande pompe avec en prime des dizaines de millions FCFA et d’autres récompenses en nature. Une reconnaissance dont ne bénéficieront pas les gens venus d’Akradjo qui vont à compter de ce jour ruminer leur colère. Et c’est à la veille de chaque CAN que le rappel de cet «oubli» refait surface, avec le même refrain: «les sorciers d’Akradjo attendent leur part de récompense sinon plus aucune coupe».



Le fait est que depuis 1992, le pays a fait piètre figure lors des joutes continentales et même la génération dorée des Didier Drogba a perdu deux fois en finale de la CAN, en 2006 et en 2012.



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Toutefois, à la veille de la CAN 2015, les dirigeants du foot ivoirien avaient entrepris de se réconcilier avec ces mystiques et des délégations s’étaient rendues dans le village. Si rien n’a été dit sur le deal, l’on sait par contre qu’après la victoire, la FIF (fédération ivoirienne de football) a réhabilité l’école du village, entrepris des travaux d’entretien des routes menant aux villages de la localité et promis un château d’eau.



Pour cette édition de la CAN, la FIF a procédé au même rituel, d’après un témoignage recueilli ce week-end par le quotidien local, Le Sursaut. Mais le hic, c’est que les deux parties ne se seraient pas encore accordées sur les aspects financiers, d'autant que les sorciers estiment n’avoir pas perçu leur part des 80 millions FCFA décaissés par la fédération au profit de la communauté villageoise après le dernier sacre.



«Si rien n’est fait, cette prestation des Eléphants n’aboutira pas (…). Nous sommes dans une compétition africaine et chaque pays y est venu avec ses sciences occultes. Une coupe d’Afrique ne se gagne pas aussi simplement. Si la FIF nous rassure, les Éléphants iront très loin», a confié à notre confrère celui qui est présenté comme le doyen des mystiques du village d’Akradjo.



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Les sorciers d’Akradjo vont-ils entrer en scène dans le match décisif qui oppose les Eléphants aux Lions de l'Atlas? Après deux matchs nuls, nombre d’Ivoiriens doutent d’une possible victoire face à un Hervé Renard redouté plus que les joueurs marocains.



Reste que tout le monde ne croit pas au pouvoir des sorciers en Côte d'Ivoire. «Si ces choses faisaient réellement gagner la CAN, un pays comme le Bénin, réputé comme un haut lieu du mysticisme sur le continent, aurait certainement un très beau palmarès dans cette compétition, ce qui est trop loin d’être le cas», rétorque un supporter ivoirien.



Qu’en sera-t-il demain? Une certitude: la victoire aura plusieurs pères, mais la défaite, elle, aura forcément un goût amer, et, comme les autres années, certains Ivoiriens reprocheront à la FIF de n’avoir pas trouvé le bon compromis avec les sorciers du village d’Akradjo.




Par notre correspondant à Abidjan Georges Moihet
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