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L'enfer du décor. Gabon-2017: Yes we... CAN

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La grand-messe du football africain a débuté ce samedi. Contrairement à la Coupe du monde et au Championnat d'Europe des nations, la Coupe d'Afrique des nations se déroule tous les deux ans. Elle permet ainsi une grande rotation. Et c'est déjà ça.
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Dans son livre intitulé «Et si l'Afrique refusait le développement ?», paru en 1991, l’écrivaine sénégalaise, Axelle Kabou avoue que: «Nous les Africains, n'avons pas une culture de la victoire». Elle estime que «ce refus du développement découle directement du système idéologique post-indépendances, basé sur ce qu'elle appelle le 'vendredisme': dans le roman de Defoe, Vendredi symbolise à la fois le bon sauvage et le complexe de dépendance du primitif à l'égard de l'homme blanc».

Minée par les guerres, les conflits fratricides, la famine et bien d'autres maux, l'Afrique reste cependant un continent riche même si les Africains ne le sont pas. Et même si une grande partie de ses habitants souffre chaque jour, que Dieu fait, le martyre.

Il reste le football et le sport en général comme échappatoire. Un moyen de fuir la misère pour les plus chanceux ou d'oublier les tracas et la grisaille d'un train-train quotidien manifestement pourri. Et, soit dit en passant, qu'il est agréable de remarquer à quel point des stars africaines font montre de reconnaissance envers leurs pays. A l'image de l'Ivoirien Didier Drogba, le Camerounais Samuel Etto, l'Ethiopien Haile Gebreselassie ou encore le Libérien George Weah- pour ne citer que ces exemples fort édifiants.

Dans leurs pays respectifs, ils construisent des écoles et des hôpitaux, président à des associations venant en aide aux démunis. Nos sportifs marocains doivent s'inspirer de ces exemples, eux (ou la plupart d'entre eux) qui n'ont d'envie que de s'engraisser, en «quémandant» des «Grimates» ou des lots de terrains.

Contrairement à ce que pense Jacques Julliard prétendant que «le football est l'esperanto de notre dégradation», le ballon rond est aussi un moyen d'ascension sociale. Il est, surtout, dans le cas de la CAN et de l'Afrique, une grande fête haute en couleurs. N'est-ce pas Albert Camus qui disait: «Tout ce que je sais sur l'homme, c'est au football que je le dois».

La CAN est, fort malheureusement, à l'instar du continent l'abritant, sujette à des controverses. Combien de joueurs africains ont sacrifié leur carrière pour venir disputer cette compétition, mécontentant leurs employeurs européens! Aussi, il y a quelques années, des Européens ont suggéré aux Africains d'organiser la CAN tous les quatre ans comme la Coupe du monde ou le Championnat d'Europe des nations. Ils ont essuyé une fin de non-recevoir.

Autant dire que la CAN demeure pour les Africains, une occasion pour montrer au monde occidental, la profonde richesse culturelle d’un continent en marche. Le foot étant par définition générateur de facteurs économique, social, culturel, voire politique. La preuve que les Africains autant que les Afro-américains d’Obama peuvent s'énorgeuillir de la célèbre phrase du président sortant des Etats-Unis: Yes, We... CAN.
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Par Abdelkader El-Aine
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