L’Algérie n’est pas à sa première contradiction près. Se suffisant de son pétrole qui, croit-elle, lui permet de vivre dans un isolement splendide vis-à-vis de son immense voisinage africain, expulsant à tour de bras des milliers d’immigrés africains accusés par les hommes de Bouteflika d’être, de par la couleur de leur peau, porteurs de «sida et autres maux sociaux»… l’Algérie présente aujourd’hui sa candidature pour organiser la grand-messe du football africain. En réalité, c’est à contrecœur que l’Algérie exige d’accueillir la CAN 2019, puisque son objectif réel c’est juste de tenter d’en priver le Maroc.
Dans son édition de ce lundi 7 août, le quotidien Al Akhbar, qui parle d’un nouveau «duel algéro-marocain pour l’organisation de la CAN 2019», rapporte que l’Algérie vient d’avancer un alibi, forcément inopérant, qui lui donnerait «automatiquement» le droit de remplacer le Cameroun au cas où ce dernier est privé de l’organisation de la CAN 2019.
Selon les sources d’Al Akhabar, c’est l’ancien président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou qui aurait donné la garantie à Mohamed Raouraoua, ancien président de la Fédération algérienne de football, qu’au cas où un pays se désisterait pour l’une des trois prochaines CAN, ce sera l’Algérie qui en héritera.
Or ce n’est pas avec des paroles politiciennes qu’on peut organiser une Coupe d’Afrique des nations, surtout quand celle-ci mettra aux prises 24 équipes pour la première fois. Ce qu’il faut ce sont des infrastructures adéquates (nombre suffisant de stades et d’hôtels…), ce dont dispose le Maroc, sur la foi même de l’aveu de l’ex-présidenr de la CAF, Issa Hayatou, qui avait visité bon nombre d’entre elles quelques semaines avant sa chute de son piédestal.
Il faut rappeler qu’Ahmad Ahmad, président de la CAF, vient de déclarer, lors d’une conférence de presse au Burkina Faso, que le Cameroun est loin d’être prêt pour la CAN 2019. Une commission de la CAF visitera Yaoundé le 20 août pour faire un état des lieux détaillé.
Le bras de fer entre l'Algérie et le Maroc est tel que le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, vient d’accuser la presse locale d’avoir donné une mauvaise image des préparatifs de la CAN 2019, permettant ainsi à «d’autres pays d’engager une course pour remplacer le Cameroun.»
Al Akhbar reste serein. Car au cas où le Cameroun serait dessaisi de la CAN 2019, le Maroc a toutes les cartes en main pour le remplacer, au moment où l’Algérie est plus que jamais isolée sur le continent africain