Vidéos. La sécurité, grand souci de l'Égypte

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Ces dernières années, l’Égypte a été le théâtre de nombreux incidents dramatiques entre la police et les supporters des clubs locaux. La sécurité dans les stades sera le plus grand défi du pays lors de la CAN 2019.

Le 14/01/2019 à 09h07, mis à jour le 14/01/2019 à 10h17

Assurer une sécurité maximale lors des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, sera le plus grand défi de l’Égypte. Si les rencontres du championnat locale se déroulent en présence de quelques supporters seulement, bien sélectionnés par les autorités, celles de la CAN 2019 seront marquées par une forte présence du public des différentes sélections participantes à la plus prestigieuse compétition continentale.

En plus de la très importante menace jihadiste, la sécurité dans les stades est un autre défi pour les autorités. Depuis la révolution de 2011, de nombreux incidents violents ont éclaté entre supporters et police, faisant une centaine de morts, au point d’interrompre le championnat pendant un an. Retour sur les plus grands drames survenus dans les stades du pays des Pharaons.

74 morts à Port-Saïd

Le 1er février 2012, 74 supporters ont trouvé la mort à l’issue d’un match entre Al Ahly et Al Masry au stade de Port-Saïd.

Tout a commencé quand des centaines de supporteurs du club de Port-Saïd ont envahi le terrain et lancé des pierres et des bouteilles en direction de leurs homologues cairotes. Les fans d’Al Ahly descendent à leur tour sur la pelouse, provoquant une mêlée meurtrière, des morts et des milliers de blessées. Il s'agit de l'incident le plus meurtrier de l'histoire du football égyptien.





À la suite de ce drame, les forces de l’ordre sont pointées du doigts et accusées d’être à l’origine de cet incident, en laissant les supporters envahir la pelouse. Une dizaine de condamnation à mort ont été prononcées à l’encontre de supporters des deux équipes. Chose qui a alimenté la colère chez les Égyptiens, convaincus que les violences ont été orchestrées par la police.

Après les incidents de Port-Saïd, le championnat local est suspendu pendant un an. À la reprise en 2013, la fédération égyptienne de football interdit public d’assister aux matches, avant d’assouplir légèrement sa position en autorisant des contingents de supporters à assister aux matches. Nous sommes à quelques mois d'un nouveau drame...

Tuerie des forces aériennes

Trois ans après le drame de Port-Saïd, la violence ressurgit en Égypte. Cette fois des supporters du Zamalek affrontent la police au stade des Forces aériennes du Caire. 19 personnes sont tuées et 22 policiers blessés.

Les heurts se sont déclenchés lorsque les fans du Zamalek ont tenté de rentrer dans l’enceinte. Le nombre de supporters autorisés était limité à 10 000, mais la foule a rapidement dépassé ce chiffre. Le mauvais dispositif mis en place à l’entrée du stade serait à l’origine de ce nouveau drame. Les ultras du club cairote ont ensuite dénoncé un “massacre prémédité”.





Suite à ce nouveau drame, les supporters sont à nouveau privés de stades. Après six ans d’interdiction, les fans ont pu retrouver le chemin des terrains en septembre dernier. Bien que les stades ne soient pas remplis, 3000 personnes seulement sont autorisées à assister aux matches locaux et pas plus de 10 000 pour les rencontres continentales.

La question de la sécurité dans les stades égyptiens demeure une équation à laquelle les autorités locales vont devoir répondre avec le plus grand professionnalisme afin de garantir le succès de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations, du 15 juin au 13 juillet.






Le 14/01/2019 à 09h07, mis à jour le 14/01/2019 à 10h17