Combat professionnel: la FRMB peu emballée après la victoire de Mohamed Rabii

Quoiqu'un peu tardives, les félicitations de la Fédération royale marocaine de boxe sont bien arrivées. Mohamed Rabii, 24 ans, drapé de rouge-vert, a remporté la première victoire professionnelle de sa carrière pour sa première chance mondiale. Le pugiliste a géré de main de maître son premier combat. Face à un adversaire pataud, il a imposé sa maîtrise et sa domination. Une consécration qui n'a pas été chaleureusement acceuillie par tout le monde.

Selon Al Massae, dans son édition du 15 mars, la FRMB a attendu 72 heures avant de féliciter Rabii, par le biais d’un communiqué laconique. Elle y a salué un sportif d’« brillant » qui a un «grand potentiel». La fédération s'est même vantée « du niveau de mobilisation de ses cadres » pour assurer aux jeunes boxeurs «le plus haut niveau de la pratique.»

Selon le quotidien arabophone, les dernières déclarations du boxeur, qui ont jeté le doute sur la probité de l’instance de la boxe, ont fortement déplu. Pour rappel, Rabii avait accusé, dans un enregistrement vidéo, les responsables de la FRMB d’avoir entravé la tenue de son premier combat professionnel et gâché ses préparations. Il y a dénoncé la faiblesse du budget qui lui a été accordé et raconte que la décision de reporter son premier combat a été motivée par «le manque de respect» de la part des responsables de la fédération à son égard et «l'amateurisme» des dirigeants de ce sport qu'il a qualifiés de «pions».

Le boxeur a dressé un état des lieux sévère de la condition actuelle du noble art au Maroc, et regrette les résultats mitigés réalisés par ses condisciples. «La FRMB, censée porter des valeurs morales fortes, est dirigée d’une manière égoïste. Sa crédibilité est entamée», avait-il affirmé. Une sortie qui a été abondamment commentée sur les réseaux sociaux.

 
Le pugiliste, toutefois, a accueilli un heureux évènement. Imane, son épouse, a donné naissance la semaine dernière à un garçon, a annoncé le quotidien Al Akhbar. Rabii peut au moins faire fond sur cette félicité, et être sûr d'en jouir sans limites.