Il était l'un des plus grands monuments du foot marocain et l'une des légendes du Raja de Casablanca. Abdelmajid Dolmy nous a quitté il y a un an à l'âge de 64 ans suite à un malaise cardiaque. Mais au-delà de la qualification aux huitièmes de finale du Mondial 86, du sacre africain avec les Lions de l’Atlas et des trois coupes du trône avec les Verts, voici cinq histoires un poil moins connues sur le regretté “maestro” .
Transfert record à l'époque
À l’aube de la saison 1987 du championnat marocain de football et après 17 ans de bons et loyaux services chez les Vert et Blanc, Dolmy décide de rejoindre la Centrale Laitière. Fouad Filali, président du COC à l’époque, cherchait à apporter la popularité au club, récemment promu en première division. Pour convaincre le Raja de céder “L’Oustad”, le président de l’ONA a dù débourser la coquette somme de 400.000 dirhams. Transfert record à l'époque. Si depuis le montant a été dépassé, la passion qu'il a engendrée est, elle, toujours loin devant. L’histoire raconte que le public rajaoui préférait se déplacer en masse pour regarder jouer Dolmy avec sa nouvelle équipe même si ça coïncidait avec les matchs du RCA.
Il a failli jouer au… Wydad
Fermez les yeux et imaginez Abdelmajid Dolmy avec le maillot rouge du Wydad. Difficile à croire, non? Et pourtant l’emblématique numéro 4 du Raja a failli rallier l’autre club casablancais en 1990. Qualifié pour la Coupe des clubs champions (l’ancêtre de la Ligue des Champions), le WAC en la personne de son ancien coach Sébastian Youri, prend contact avec Dolmy pour renforcer son effectif. La nouvelle s’est vite propagée dans les rangs des supporters rajaouis, qui se sont rendus au complexe du Raja pour manifester leur colère auprès des dirigeants. Face à la pression, ces derniers décident de ramener Abdelmajid au bercail.
Un film le prive de la CAN 1980
Dolmy était connu pour son amour pour le septième art. Cette passion lui a valu une sa place à la CAN 1980. Dans sa biographie “El Maestro”, Dolmy avoue avoir été écarté de la participation à la Coupe d’Afrique des Nations au Nigeria, après avoir déserté le rassemblement pour aller voir le film Midnight express, dans un cinéma à Rabat.
Il a impressionné le patron de la FIFA
Pour sa première titularisation avec les Lions de l’Atlas contre le Sénégal en 1972, à Fès, le Rajaoui a ébloui les spectateurs présents au stade Hassan II. Parmi eux se trouvait un certain Joao Havelange, président de la FIFA à l'époque. Le Brésilien n’a pas tari d’éloges sur la future star du football vert et rouge: “ce joueur m'a beaucoup plu. Il dispose de grandes qualités techniques. Il a devant lui un grand avenir”. Le Patron de la Fifa ne s'est pas trompé à son sujet. L'ascension de Dolmy sera vertigineuse: une coupe d'Afrique remportée en 1976, une qualification à la Coupe du Monde 86 au Mexique… la suite, elle, tout le monde la connait.
Il n’a jamais vu rouge
La classe collait à la peau de l’ancien milieu de terrain des Lions de l’Atlas. Balle au pied et aussi dans son comportement puisque Dolmy compte à son actif plus de 780 matchs et aucun carton rouge. Cette exemplarité lui a valu le “prix du fair-play” décerné par l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le 15 octobre 1992 pour récompenser un “joueur dont la moralité et la courtoisie exemplaires le font unanimement considérer par ses partenaires ou adversaires comme un ambassadeur de football”. Un beau modèle de vertu dans un monde de brutes.