Après l’échec africain au Mondial, le bilan

Une élimination dès le premier tour de toutes les équipes africaines engagées en Coupe du Monde c'est du jamais vu depuis 1982. L’heure est au bilan.

Les gestionnaires du football sur le continent ne doivent pas jeter toute la responsabilité sur la fameuse vidéo assistance aux arbitres (VAR) pour expliquer cette débâcle. Certes, il y a eu quelques erreurs arbitrales comme dans toute compétition footballistique, mais il n’en reste pas moins que la prestation décevante de l’Afrique au Mondial, a des causes structurelles plus profondes et plus objectives.

“On n’a pas à rougir”, "on sort la tête haute”, “on a tenu tête aux grandes équipes”, tant de slogans pour apaiser une déception incontestable de millions d’africains. On a frôlé l’idéal de Coubertin “l’essentiel est de participer”.

Cependant, on n’a que les résultats qu’on mérite. A la mauvaise gouvernance du sport dans le continent et l’inexpérience de la plupart des joueurs qui participent pour la première fois à une Coupe du Monde, s’ajoute le manque de structure de développement dans nos championnats locaux.

La formation des cadres, des joueurs et même des staff médicaux et administratifs fait atrocement défaut dans la grande majorité des pays africains. Le staff médical des Lions de l'Atlas a été moqué pour son amateurisme lors de la comotion cérébrale d'Amrabat face à l'Iran. Et à juste titre. Le praticien aurait dû appliquer le test de maddocks (5 questions simples) avec le  jueur, comme prévu en pareil cas. Au lieu de ça il l'a aspergé avec de l'eau. 

L’Afrique a également calé en raison des choix de ses entraîneurs, adeptes de tactiques trop défensives. On ne peut gagner que si on marque. Or, les sélections africaines ont toutes ou presque préféré laisser l’adversaire venir et partir en contre. La prudence était de mise. Le football n’est pas une science exacte, cependant prudence ne rime pas souvent avec victoire.

Certains diront que les joueurs africains font le bonheur de clubs européens, alors pourquoi pas les équipes nationales? Les joueurs africains de haut niveau en Europe ne sont pas légion tandis que les autres sont pensionnaires de petits clubs ou sont toujours sur le banc de touche.

L’Afrique doit s’atteler à résoudre les tares qui font obstacles à un véritable épanouissement du ballon rond dans le continent. Critiquer la VAR est légitime, ne pas se regarder dans le mirroir l'est moins.