Benatia, El Zhar, la CAN, Renard dit tout!

 "Je suis resté au Maroc car je travaille sereinement. J’ai encore des choses à accomplir avec ce groupe et ce staff formidables, et la CAN 2019 est notre principal objectif" a déclaré Hervé Renard lors d’une interview accordée à nos confrères d’Al Mountakhab.

Conscient que ses derniers choix ne font pas forcément l’unanimité, le sélectionneur explique qu’il ne se base pas uniquement sur les critères qu’il évoque en conférence de presse: "Vous vous basez uniquement sur ce que je dis, vous ne pouvez pas voir ce que je vois. Je n’ai pas une équipe à gérer mais un groupe, et pour le garder soudé, on doit faire des sacrifices" affirme le technicien français, pour justifier ses derniers choix. Convoquer Nabil Dirar, M’bark Boussoufa ou encore Sofyan Amrabat qui ne jouent pas avec leur clubs respectifs, ou qui n’en ont pas, c’est tenir compte de ce que ces joueurs peuvent apporter au groupe. Pour Renard, ils sont indispensables à la vie de tous les jours des Lions de l’Atlas.

Hervé Renard ne vit pas que dans le passé, il regarde aussi vers l'avenir: "Les gens n’ont pas compris pourquoi j’ai convoqué Hamza Mendyl pour la CAN 2017. Regardez où il en est aujourd’hui. Noussair Mazraoui c'est la même chose. Il a marqué contre le Bayern en Ligue des Champions" rappelle Renard. Pour expliquer que l’équipe nationale est pour beaucoup dans l’évolution de ces joueurs, le double champion d’Afrique ajoute qu’il ne s’arrêtera pas là, et continuera à faire confiance aux jeunes joueurs pour assurer l’avenir des Lions.

Concernant Medhi Benatia, dont l’avenir en sélection est flou, voici ce que dit le sélectionneur: "Je suis parti voir Medhi récemment. Il a besoin de rester hors sélection en ce moment. Jusqu’à quand ? Personne ne peut vous donner cette réponse. C’est son envie et c’est ainsi. Tout ce que je peux vous dire c’est que notre relation est intacte. Mais il y a eu des différends dans le groupe, et c’est mon job d’apaiser l’atmosphère et de l’aider à passer à autre chose. Ce qui est certain, c’est qu’à l’approche de 2019 il devra donner une réponse, c’est soit il est avec nous, soit il ne l’est pas" a tenu à préciser Renard.

Le Français évoque ensuite le dernier convoqué, Achraf Dari (19 ans), défenseur central du Wydad: "Je suis admiratif devant Achraf Dari. Cela peut vous surprendre, mais je lui accorderai sa chance en sélection. Parce que je le suis depuis très longtemps. La porte de l’équipe nationale est ouverte à tout le monde. J’ai fait appel à Hafidi parce qu’il est bon en ce début de saison et il porte son équipe en Coupe de la CAF. Pareil pour El Haddad. Pour vous faire une confidence, j’adore Zakaria Hadraf, mais je ne peux pas le convoquer car j’ai assez de joueurs de couloirs" a confié le sélectionneur.

Quant à Nabil El Zhar, qui est brillant avec Leganés mais toujours mis à l’écart des listes, Renard affirme qu’il a ses raisons qui ne sont en rien personnelles. "Je suis de près El Zhar depuis très longtemps. Je peux vous dire comment il joue et à quel rythme il le fait. Il y a en lui des choses intéressantes et d’autres qui le sont moins. Pour l’instant il y a trop de concurrence. J’ai Ziyech, Amrabat et un petit prodige de 20 ans qui s’appelle Amine Harit" a ajouté le sélectionneur.

Renard s'est aussi exprimé sur Matteo Guendouzi, le Franco-marocain qui évolue à Arsenal: "J’étais à Londres récemment, mais ce n’était pas pour lui. Je lui ai parlé une fois, c’était lorsqu’il jouait à Lorient. Mais vous savez, on ne peut pas forcer quelqu’un à jouer avec nous. Cela dépend de lui et de son entourage. À titre d’exemple, Harit a pris du temps et au final, il a voulu jouer pour les Lions de son plein gré" ajoute Renard.