On peut bien se vanter d'avoir un club marocain champion d'Afrique, ou une équipe nationale finalement mondialiste. Mais on est vite forcé de retourner vers la dure réalité, chaque week-end, avec une nouvelle anecdote issue de notre championnat national.
La dernière en date est signée RAC, le promu de cette saison. Faute de stade (Père jego en travaux), le Racing de Casablanca, reçoit le DHJ au stade de l'Étoile sportive de Casablanca. Un petit stade loin des normes internationales, au gazon synthétique et où les supporters peuvent se transformer en entraîneurs quand bon leur semble (grille collée au rectangle vert). Pour éviter les débordements, les dirigeants du RAC ont envoyé les billets du match au DHJ. 30 tickets pour être précis, ni plus ni moins.
Une véritable gifle pour tous ceux qui croyaient que le football marocain avait franchi l'étape des cafouillages, en ouvrant la porte d'une nouvelle ère. 30 billets pour les visiteurs, c'est plus qu'accablant, c'est moins que l'affluence dans certains matchs de division d'honneur ou de quelques tournois de quartier à Casablanca.
Au Maroc, le pays où la deuxième religion est le football, nos dirigeants osent mettre 30 places à la disposition des visiteurs. Autant jouer ce match à huis clos, on aura eu moins mal au coeur. Mais qui pointer du doigt? Les dirigeants du club promu? Jamais de la vie, puisqu'ils ont vu leur stade fermé pour rénovation depuis bientôt un an. Les responsables des travaux? Ils répondent qu'ils exécutent les ordres, en essayant de respecter les délais.
Quant aux responsables de la ville qui ont décidé de la fermeture des stades partout au royaume, ils disent suivre le programme de mise à niveau des infrastructures sportives, lancé par la FRMF... Mais peu importe, puisqu'on sait que les dimanches, nos responsables préfèrent le golf au football.
En parallèle, Forbes affirme que le dossier de candidature du Maroc pour le Mondial 2026 est à prendre au sérieux. Espérons qu'ils n'entendent pas parler de cette histoire de 30 billets pour le public visiteur, et qu'ils nous offrent un nouveau coup de pub dont on peut se passer.