Revenu pour redresser ce club qu'il avait pratiqué comme joueur, et où il est devenu une légende, Vahid Halilhodzic claque donc la porte du FC Nantes. Il aura tout de même droit à un au revoir puisqu'il sera encore sur le banc nantais pour le dernier match de préparation, vendredi, contre Genoa.
Avant, selon toute vraisemblance, de retourner en Afrique. L'ancien entraîneur du Raja Casablanca va en effet s'installer sur le banc des Lions de l'Atlas, laissé libre après le départ d'Hervé Renard pour l'Arabie Saoudite.
Une jeu de chaises musicales qui n'est une surprise pour personne. Tout s'est finalement réglé jeudi après-midi au Pouliguen, là où les joueurs nantais se trouvent en stage depuis le début de semaine.
Waldemar Kita s'est déplacé en personne depuis Paris pour s'entretenir avec son entraîneur: le technicien franco-bosnien et le propriétaire du club sont finalement tombés d'accord pour un divorce déjà consommé depuis plusieurs mois.
Halilhodzic, 67 ans, a confirmé sa volonté de quitter son poste et démissionné. Il ne touchera donc pas les émoluments correspondant à sa dernière année de contrat, soit un salaire mensuel de 200 000 euros. Pour autant, l'ancien goleador ne partira pas tout à fait les mains vides. Le silence a un prix que Waldemar Kita s'est résolu à payer.
Kita avait toujours rêvé de travailler avec Halilhodzic. Pour sa part, le Franco-Bosnien n'avait jamais caché à son cercle rapproché qu'il rêvait, un jour, d'entraîner le club avec lequel il a brillé entre 1981 et 1986, décrochant un titre de champion de France.
L'été aurait pu faire illusion mais Vahid n'a pas apprécié de rester sans nouvelle de son président alors que ce dernier menait des négociations avec le fond d'investissement britannique LFE Football Group Limited pour le rachat du club. Et encore moins de savoir que Sabri Lamouchi avait été approché.
À la Jonelière (le centre d'entrâinement), Vahid Halilhodzic n'a plus beaucoup d'amis. Il a commencé par se fâcher avec Franck Kita, aujourd'hui le patron opérationnel du club. Avec Philippe Mao, en charge du recrutement, ils ne se parlaient plus que par mails interposés même si leurs bureaux sont pourtant voisins.
Vahid, le travailleur acharné, vampirise l'espace. Il est le patron du sportif. Pour avoir ignoré les souhaits du Bosnien lors de ce merato, Kita a laissé échapper les derniers espoirs de recoller les morceaux. Mais était-ce véritablement la volonté des deux camps ? Depuis la reprise de l'entraînement, coach Vahid est resté muet si l'on excepte sa sortie à l'issue du premier match amical: "Je suis un peu inquiet. Il faut trouver huit ou neuf joueurs, la plupart titulaires. Je ne connais pas les joueurs qui vont venir".
En privé, il n'a jamais caché son exaspération, sa fatigue et son désir de s'en aller. Il aurait pu le faire avant, sauf qu'il aura attendu le dernier moment et l'assurance de pouvoir prendre en main le Maroc.
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