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CAF. Retrait du CHAN au Kenya: un signal fort envoyé au Cameroun, à la Côte d’Ivoire et à la Guinée

Le Matgache Ahmad Ahmad a finalement doublonné Issa Hayatou © Copyright : DR
La CAF a retiré l’organisation du CHAN au Kenya pour manque d’infrastructures adéquates à moins de 4 mois de la compétition. Mais, au-delà de cet argument, d’autres mobiles ont motivé cette décision. Les prochains organisateurs des compétitions de la CAF sont avertis, à commencer par le Cameroun.
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Quand on parle des prochains pays organisateurs des compétitions de la CAF, on pense notamment au Cameroun avec ‘’sa CAN‘’ 2019 qui continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive. Mais aussi, à la Côte d’Ivoire et à la Guinée, héritières des CAN 2021 et CAN 2023. Deux CAN dont les attributions ne font pas non plus l’unanimité. Ces pays seront-ils prêts? Oui, assurent-ils. En Guinée, Antonio Souaré, le président du Comité d’organisation de la CAN 2023 promet que son pays accueillera dans six ans la meilleure CAN qu’aucun pays africain n’ait jamais organisée.

Aux yeux des observateurs, la Côte d’Ivoire ne devrait pas rencontrer de difficultés pour organiser la compétition en 2021. Et, le Cameroun met les bouchées doubles pour donner tort à ceux qui veulent lui arracher sa CAN.

Seulement, les infrastructures ne sont pas le seul critère décisif propre à convaincre la CAF d’Ahmad Ahmad. Elles se placent certes en tête des objectifs à atteindre pour abriter la CAN ou le CHAN, les plus grandes compétitions de football en Afrique. Mais faudra aussi assurer Ahmad Ahmad de la stabilité politique.

Au Kenya, au-delà des problèmes d’infrastructures (trois sur quatre des stades n’étant pas prêts à recevoir des matchs à trois mois de la compétition), certains officiels de la confédération ont aussi exprimé des inquiétudes quant à la situation politique du pays. Nul ne sait quelle serait l’issue du scrutin du 26 octobre 2017. Y aura-t-il chaos ou pas? En cas de violences post-électorales, les tensions s'apaiseront-elles avant le coup d’envoi du CHAN (Championnat d'Afrique des nations), le 12 janvier 2018? Sur ce point, la CAF a préféré jouer la prudence.

Sous Issa Hayatou, les situations politiques se sont rarement transformées en véritables handicaps pour les pays organisateurs. En Angola, en dépit de la situation de l’enclave de Cabinda, l’Angola avait organisé sa CAN. L’équipe du Togo avait été attaquée… Mais cette attaque meurtrière qui n’avait presque pas eu d’impact sur la suite de la compétition.

Toutefois, le Cameroun a de quoi s’inquiéter. Même si le pays de Samuel Eto’o arrive remporte son pari sur les infrastructures, la situation du nord anglophone couplée aux menaces terroristes dans cette même partie du pays pourrait lui coûter l’organisation de la CAN en 2019. Paul Biya a donc intérêt à trouver une solution à la situation du nord Cameroun. .

Si elle cherche, la CAF pourra aussi trouver des poux dans les cheveux de la Côte d'Ivoire. 2020 qui précède 2021 est une année électorale dans ce pays qui cherche à dépasser les conflits électoraux. Halte donc aux violences électorales et surtout post-électorales. On espère aussi que le pays aura définitivement réglé le cas des mutins d'ici là.

S’il peut paraître trop tard de revenir sur les CAN 2019 et 2021, il n’en est pas de même pour la CAN 2023 qui a été attribuée à la Guinée en 2014, à la surprise générale. La Guinée se bat pour garder le cadeau très contesté d’Issa Hayatou et Antonio Souaré doit pour cela mettre toutes les chances de son côté. Pour l'heure, la détermination de la Guinée ne s’exprime que dans les discours.

Désigné en 2014, ce n’est que vers fin 2016 que le pays a mis en place un comité d’organisation de la CAN. Et pour l’instant, la construction des infrastructures, notamment les stades, n’a pas encore débuté. Il faudra donc aller vite. Et dès 2022, il faudra tout faire pour contenir les émeutes de réclamation d’électricité ou d’eau qui se soldent souvent par des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Les manifestations politiques sont rarement pacifiques en Guinée. Alors, 2023 ne sera assurément pas la bonne année pour les marches et les journées ville morte.

En tout cas, les trois pays francophones sont avertis. Si Ahmad Ahmad, présenté comme le candidat des anglophones (frustrés par la gestion d’Issa Hayatou) n’a pas épargné le Kenya, ce ne sont pas les soutiens de l’ancien président de la CAF qu’il épargnera. Le secret serait donc de répondre à toutes les exigences d'un cahier de charges de la CAF alourdi par le passage à 24 équipes, contre 16 auparavant, et toutes les infrastructures y afférents, et aussi être capable d'assurer la sécurité des participants.

Par Moussa Diop
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