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Coronavirus: faut-il suspendre la Botola?

© Copyright : Omar Taibi
Au Maroc, jouer les matchs à huis clos en raison du Coronavirus représente un crève-coeur pour les joueurs, un manque à gagner pour les clubs et un désastre pour la micro-économie qui entoure cette discipline. Faut-il suspendre le championnat jusqu'à nouvel ordre?
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L'absence de public, désormais appelée à devenir mesure courante en raison de l'épidémie de nouveau coronavirus ayant conduit plusieurs pays comme le Maroc, la France, l’Italie et l'Allemagne, à faire du huis clos leur "doctrine" pour les rencontres des prochaines semaines, donne lieu à des scènes surréalistes.

Lors de Juventus-Inter Milan dimanche, la scène montrant Cristiano Ronaldo en train de faire semblant de taper dans des mains à sa sortie du bus, là où attendent normalement des tifosi invités ou sélectionnés par le club, a attesté du caractère inhabituel de la mesure.

Samedi dernier à Rabat, l'image du complexe sportif Moulay Abdellah (53.000 places) vide, silencieux, fantomatique lors du dernier derby de la capitale entre l’AS FAR et le FUS restera gravée longtemps dans les mémoires des Rbatis, privés de gradins ce jour-là.

“Jouer à huis clos est contreproductif pour le football national. Des rencontres jouées devant des gradins vides n’attireront pas grand-monde à la télé”, pense Abderrahmane Ichi, chef de rubrique sport au quotidien Le Matin.

Le manque à gagner financier est également une donnée non négligeable, souvent déplorée par les équipes sanctionnées de matches à domicile sans spectateurs. Entre les revenus de billetterie, de loges, de restauration, les pertes peuvent se compter en centaines de milliers de dirhams.

Pour Raja-Ismaily, demi-finale retour de la Coupe Mohammed VI (Coupe arabe des clubs champions, ndlr), prévu ce dimanche au complexe Mohammed V, les pertes du club casablancais peuvent s’estimer à 2 millions de dirhams.

“Les équipes comme le Raja, le Wydad et l’AS FAR, supportées par un grand nombre de fans, seront les plus impactées par cette décision. Entre la billetterie et les recettes diverses, ces clubs vont perdre beaucoup d’argent. Possèdent-ils une surface financière suffisante pour amortir le choc? Vont-ils être remboursés? je ne pense pas”, ajoute Ichi.

Ce n’est pas tout. Les rencontres de football au Maroc sont le gagne pain de plusieurs petits commerçants (vendeurs de sandwichs, d’écharpes, de drapeaux, les gardiens de voitures et de motos…). “Nous sommes tous d’accord sur la gravité du nouveau coronavirus. Il représente un danger pour la population. Mais le huis clos est également un danger pour le football national et surtout pour les centaines de familles qui vivent grâce aux commerces qui entourent les matchs”, estime pour sa part Mounir Oubri, journaliste à Chada FM. Pour ce dernier, la solution idoine serait de “suspendre toutes les activités sportives”. 

Hicham Ramaram, analyste sportif, partage le même avis: “La sécurité sanitaire du peuple marocain prime avant tout. Mais je pense que l’idéal serait de suspendre ou reporter les matchs du championnat. Le football sans public n’a aucun sens”. 

 

Par Omar Taibi
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