Corruption présumée: que reproche-t-on au juste à Nasser Al-Khelaïfi et Jérôme Valcke?

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Kiosque360. Le PDG de beIN Media group, Nasser Al-Khelaïfi, aurait offert une villa en Sardaigne à l’ancien secrétaire général de la FIFA, pour obtenir les droits TV des prochaines Coupes du monde. Un nouveau coup dur pour la crédibilité du monde du sport business

Le 15/10/2017 à 19h00

«Cette enquête est menée pour soupçon de corruption privée, d’escroquerie, de gestion déloyale ainsi que de faux dans les titres». Les termes du communiqué de la justice suisse visant Nasser Al-Khelaïfi, PDG de beIN Media group, et Jérôme Valcke, ancien secrétaire général de la FIFA, sont sans équivoques, indique le quotidien France Football du 15 octobre.

En clair, pour obtenir les droits TV des Coupes du monde de football de 2018, 2022, 2026 et 2030, Nasser Al-Khelaïfi aurait versé des pots-de-vin à Jérôme Valcke. Dès l’annonce des poursuites, deux magistrats du parquet national financier, assistés d’enquêteurs anticorruption, ont perquisitionné les bureaux de beIN Sports à Paris.

Le lendemain du début de l’enquête, les premières révélations sur les dessous de cette affaire ont fuité dans la presse. On apprend ainsi que la police italienne a perquisitionné une villa au nord de la Sardaigne. Cette demeure somptueuse, dont la valeur a été estimée à sept millions d’euros, aurait servi de monnaie d’échange entre Nasser Al-Khelaïfi pour payer et Jérôme Valcke en contrepartie des doits TV des futures Coupes du monde. Une accusation que l’avocat de l’ancien responsable de la FIFA s’est empressé de démentir en arguant que son client «avait un bail et a payé la location».

Éclaboussée à nouveau par cette affaire de corruption, la FIFA s’est empressée d’annoncer que sa commission d’éthique a ouvert une enquête préliminaire à l’encontre de Nasser Al-Khelaïfi. En tant que PDG de beIN Media Group, le président qatari du Paris Saint-Germain est mis en difficulté alors que son club est dans les starting-blocks pour régner sur le football européen. Pour éviter cette attaque frontale qui risque de ruiner ses projets, Nasser Al-Khelaïfi aurait fait appel à Francis Szpiner, un ténor du barreau, qui se serait rendu à Doha avec Jean-Martial Ribes, le directeur de la communication de QSI, pour peaufiner la défense de son client.

Par Faycal Ismaili
Le 15/10/2017 à 19h00