Coupe du monde. Gabon-Maroc: l’heure de vérité pour Fouzi Lekjaa

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Fouzi Lekjaa et Abdeslam Ahizoune ont plusieurs points en commun. Les deux sont présidents de deux importantes fédérations. Les deux sont des gestionnaires de haut rang. Les deux ont cumulé de mauvais résultats. Fouzi Lekjaa, est le premier qui risque gros en coupe du monde dès samedi prochain.

Le 05/10/2016 à 12h58, mis à jour le 06/10/2016 à 10h04

On vous le dit tout de suite, on est pessimistes quant à l’issue du match Gabon-Maroc. Voire pour tous les matchs des éliminatoires de la coupe du monde 2018.

Laissons de côté, pour un moment, le volet technique, Hervé Renard et les autres. Concentrons-nous sur la gouvernance si chère à Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération royale marocaine de football.

Il y a deux faits qui suscitent le pessimisme et qui dénotent un amateurisme insensé dans la gestion logistique de l’équipe nationale. Lors du match retard qui a opposé l’OCK au WAC, il s’est passé un fait invraisemblable.

A 1O minutes de la fin du match le joueur wydadi, Ismael Haddad, a été sommé de quitter d’urgence le terrain. Sur la ligne de touche, on entend bien ce que lui a dit, Driss Merbah, le directeur administratif du WAC (voir vidéo et audio): «Fais vite, le président (WAC) va t’emmener tout de suite pour que tu puisses prendre l’avion…»

Le joueur a été pris au dépourvu en plein match et a commencé à courir vers les vestiaires. On saura après qu’il s’est envolé vers la Guinée équatoriale en compagnie du sélectionneur, Hervé Renard, du staff technique et de Jawad Al Yamik.

Du jamais vu dans les annales de l’équipe nationale, faire sortir un joueur d’un match pour qu’il puisse prendre l’avion, l‘improvisation à outrance comme si on peut prendre l’avion à tout moment sans enregistrement, sans passer par la douane, tel voyager dans un car qui relie deux petits patelins.

La deuxième gaffe logistique de la fédération risque encore d’être plus conséquente. D’abord on ne comprend pas pourquoi Hervé Renard a choisi la Guinée équatoriale pour la concentration des Lions de l’Atlas.

Certes, ce pays est proche du Gabon, mais il est diffèrent en matière climatique et surtout sur sa situation par rapport au niveau de la mer.

Passons sur ce volet , mais alors pourquoi le sélectionneur national n’a pas rassemblé tous les joueurs au Maroc avant de rejoindre la Guinée Equatoriale ? De ce fait, les sélectionnés sont partis en rangs dispersés à partir de plusieurs pays: Qatar, Emirats Arabes Unis, France, Espagne, Maroc, Pays Bas.

Deux sont arrivés les premiers et se sont entraînés tous seuls dans une salle. Un autre groupe les a suivis et l’équipe nationale a fait ses premières foulées avec un effectif de 11 joueurs. Ce n’est qu’hier mardi que les Lions de l’Atlas se sont retrouvés au complet.

Et pour boucler la boucle, le onze national est parti sans chef de délégation sachant que le président, Fouzi Lekjaa, ne s’envolera pour le Gabon que la veille du match.

Difficile de ne pas être pessimistes surtout que depuis l’arrivée de Fouzi Lekjaa, les résultats ne suivent pas. Certes il y a eu plusieurs projets d’infrastructures qui ont été réalisés. Mais les équipes nationales, toutes catégories confondues ont été éliminées de leurs compétitions respectives: U17, U19 et U 23.

Lekjaa a fait le bon diagnostic, mais il n’a pas détecté la cause de la maladie quand il a dressé son bilan : «les équipes de certains pays en état de guerre et ne disposant que de peu de moyens arrivent à réaliser de belles performances. En dépit de tous les moyens que nous offrons à nos équipes nationales, nous avons une crise de résultats.»

Le président de la FRMF n’a plus qu’une seule bouée de sauvetage à laquelle il peut s’accrocher: la qualification de l’équipe nationale pour la coupe du monde à laquelle elle n’a pas participé depuis 1998.

Par Samir Hilmi
Le 05/10/2016 à 12h58, mis à jour le 06/10/2016 à 10h04