"Nike a mis fin à son partenariat avec le sportif parce qu'il a refusé de coopérer dans une enquête de bonne foi sur des allégations crédibles d'actes répréhensibles formulées par une employée", a déclaré Nike dans un communiqué transmis à l'AFP, dans la nuit de jeudi à vendredi, confirmant une information du Wall Street Journal (WSJ).
"L'enquête n'a pas été concluante", a néanmoins tenu à préciser la société basée à Beaverton dans l'Oregon, ajoutant: "Aucun ensemble de faits n'a émergé qui nous permettrait de nous prononcer sur le fond de l'affaire. Il serait inapproprié pour Nike de faire une déclaration accusatrice sans être en mesure de fournir des faits à l'appui".
Jointe par le WSJ, la porte-parole du joueur a assuré dans un communiqué que "Neymar Jr se défendra vigoureusement contre ces attaques sans fondement au cas où une quelconque allégation serait présentée, ce qui n'est pas arrivé jusqu'à présent".
Et elle a affirmé que les deux parties s'étaient séparées pour des raisons commerciales, alors qu'elles étaient en pourparlers depuis 2019. "Il est très étrange qu'une affaire censée s'être produite en 2016, avec des allégations proférées par une employée de Nike, n'ait été révélée qu'à ce moment-là", a-t-elle argué.
Lorsque Nike a prématurément rompu son contrat de sponsoring le liant au Brésilien fin août 2020, après 13 ans de collaboration, aucune raison n'avait été donnée.
"Profondément troublé"
Dans son communiqué transmis à l'AFP, la marque à la virgule explique avoir "été profondément troublé par les allégations d'agression sexuelle formulées en 2018 par l'une de ses employées à l'encontre de Neymar Jr", sans préciser leur nature.
S'appuyant sur des témoignages et documents, le Wall Street Journal rapporte que cette employée a dit à des amis ainsi qu'à des collègues que Neymar avait essayé de la forcer à pratiquer une fellation en 2016, alors qu'elle se trouvait dans sa chambre d'hôtel à New York, où elle travaillait à la coordination et à la logistique d'un évènement promotionnel.
"Comment une telle nouvelle peut-elle sortir?", s'est insurgé Neymar Sr, le père du joueur, au quotidien Folha de Sao Paulo, assurant que son fils "ne connaît même pas cette fille".
"Cela vient de Nike. C'est très étrange, ils quittent tous Nike et sont accusés de trucs comme ça. C'est arrivé à Cristiano Ronaldo, au gars du basket qui est mort, Kobe (Bryant), ils ont été dénigrés, comme Neymar est accusé à tort maintenant. Si Nike veut faire du chantage, coltinons-nous Nike, alors", a-t-il dit.
L'équipementier américain a affirmé dans son communiqué avoir été prêt à enquêter en 2018 lorsque son employée a formulé ces allégations, mais qu'il "a respecté son désir initial de garder cette affaire confidentielle et d'éviter l'ouverture d'une enquête".
Accusé de viol
Nike n'a donc pas partagé d'informations avec la justice ou tout autre tiers jusqu'en 2019, moment où le groupe a engagé des avocats pour mener une enquête, quand l'employée a souhaité poursuivre cette affaire.
Cette année-là, Neymar avait été accusé de viol par une autre femme au Brésil. Ce qu'il avait rejeté avec véhémence et l'affaire avait finalement été abandonnée. A l'époque, Nike avait exprimé sa "profonde préoccupation", avant d'assurer le joueur de son soutien une fois le dossier refermé par la police brésilienne faute de preuve.
Classé l'an dernier par le magazine Forbes au septième rang des célébrités les mieux payées au monde (95,5 millions de dollars, contrats de sponsoring compris), Neymar a aussi connu des démêlés fiscaux en Espagne quand il évoluait au FC Barcelone (2013-2017).
Tout ceci et son sens de la fête assumé ont constamment nui à l'image de l'attaquant de 29 ans. Ce qui ne l'a pas empêché, presque immédiatement après la rupture de son contrat avec Nike, de s'engager avec Puma pour en devenir la nouvelle tête de gondole.
Ni de prolonger début mai avec le PSG, jusqu'à la fin de la saison 2024-2025. Au sein du club parisien, avec lequel il a été champion de France trois fois et finaliste de la Ligue des champions l'an dernier, il a "grandi en tant que personne, en tant qu'être humain", a-t-il affirmé au moment de l'annonce.