Gianni Infantino propose une CAN tous les quatre ans

À l’initiative de la FIFA, les experts du football africain se sont réunis ce samedi matin au complexe Mohammed VI de football de Maâmora à Salé pour prendre part au séminaire sur le développement des infrastructures footballistiques sur le continent. 

Pour lancer cette journée d'étude, le président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaâ, a pris la parole en premier pour souhaiter d'abord la bienvenue aux invités. Le patron du football marocain est en suite entré dans le vif du sujet, affirmant que l'Afrique dispose du potentiel nécessaire pour aller de l'avant. 

“Il faut impérativement réagir et agir sans perdre encore plus de temps et sans relachement, avec la détermination nécessaire et la bonne volonté des uns et des autres. Il faut profiter du savoir dont on dispose pour aller de l'avant. Mais malgré tout le potentiel dont on dispose, on est souvent critiqué de fragilité, pour ne pas dire de sous développement et de blocage d'évolution”. a-t-il déclaré. 

Conscient de la difficulté de la situation, Fouzi Lekjaâ s'est tout de même montré optimiste pour l'avenir de l'Afrique. “Aujourd'hui, le contexte est plus favorable que jamais, surtout que nous avons une relation exemplaire avec la FIFA, avec en tête un jeune président qui admire l'Afrique. Les attentes sont énormes, on doit donc montrer au monde que nous sommes capables de relever les défis”, lâche-t-il. 

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, a pour sa part affiché une nouvelle fois les ambitions de l'instance panafricaine en matière d'infrastructures. “Il est aujourd'hui primordial pour la CAF que toutes les fédérations africaines disposent enfin des stades à la hauteur de ses joueurs et de ses supporters”, indique le Malgache. 

Pour lui, il n'est plus question de revenir en arrière. “Il faut accélérer le processus pour atteindre l'échelle mondiale. Nous ne pouvons plus revenir en arrière et devrons participer aux compétions mondiales”, ajoute-t-il. Pour ce faire, Ahmad Ahmad incite les fédérations africaines à gérer leur propres infrastructures dans le cadre du partenariat public-privé. 

Dans son discours, le patron de la CAF a tenu à remercier son homologue de la FIFA, Gianni Infantino, pour son soutien. “Je suis ravi que la FIFA participe pleinement à notre projet d'infrastructures. Je remercie M. Infantino de son soutien et sa collaboration, ainsi que l'attention toute particulière qu'il donne au football africain”, conclut-il. 

À l'occasion de cette journée d'études dédiée aux infrastructures, Gianni Infantino a, quant à lui, commencé par féliciter le Maroc pour son complexe Mohammed VI de football, inauguré le 9 décembre dernier par le roi Mohammed VI. “C'est un centre magnifique, somptueux, qui doit être une fierté pas seulement pour le Maroc mais pour l'Afrique. Visiter ce complexe me remplit d'énergie et de joie”. a lancé le patron de la FIFA.

Infantino a ensuite affiché un discours clair sur le développement du football en Afrique. “Je pense qu'il est temps d'arrêter de parler du développement du football africain et de prendre des mesures. Ce que je veux, c'est projeter le football africain dans l'élite mondiale. “Aucune équipe africaine n'a remporté la Coupe du Monde, nous avons l'impression que l'Afrique recule”, a-t-il expliqué. 

Selon lui, il existe trois axes d'intervention, à savoir l'arbitrage, les infrastructures et les compétitions. “La FIFA versera 1 milliard d’euros pour que chaque pays africain puisse se doter d’un stade de classe internationale.  En ce qui concerne la bonne gouvernance, il y a du travail à faire. Nous l'avons effectué à la FIFA et nous essayons de faire la même chose à la CAF. On vient tout juste de commencer”, indique l'homme de 49 ans. 

“Les passionnés de football en Afrique attendent beaucoup de choses. Il faut savoir qu'on gère leur sentiment et on ne peut pas les décevoir”, ajoute-t-il. 

C'est sans doute d'info du jour. Dans son discours, Le président de la FIFA a fait une proposition sur la Coupe d'Afrique des Nations. Pour lui, la CAN devrait plutôt être disputée une fois tous les quatre ans au lieu de deux ans, dans le but de la rendre plus commercialement viable et attrayante à l'échelle mondiale. 

“La Coupe d'Afrique génère aujourd'hui 20 fois moins que le championnat d'Europe des Nations et en matière d'infrastructures, je n'ai jamais pas vu lors de mes voyages des stades modernes. Il ne faut pas attendre une CAN pour construire un stade, il faut le faire et on va aider l'Afrique sur ce point”, a-t-il conclu.