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Hassan II, le roi So Foot!

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Feu Hassan II a, des années durant, été le grand parrain du football vert et rouge. Sous son règne, le ballon rond marocain a connu ses plus grandes victoires à l’échelle mondiale. Il était, même, un fin tacticien qui a inventé un système de jeu en vogue aujourd'hui.
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Pour les amateurs de ballon rond, la grosse actualité du mois de décembre, ce n’est pas tellement l’éviction de Abdelilah Benkirane. Oui, d’accord, le scénario c’est carrément du Spielberg, entre séquences-chocs télévisées, vraies-fausses fuites dans la presse et déclarations tonitruantes. Mais tout cela n’émeut pas outre mesure les Marocains. Pour eux, l’affaire reste basique: l’homme a voulu, tant bien que mal, de contrer la constitution interne de son parti pour briguer un troisième mandat. Ses frères lui ont gentiment fait comprendre que ce n’était pas possible. Point, à la ligne. 

Non, pour les mordus du foot, l’actualité du mois, est l’information divulguée par “So Foot” dans son édition du mois de décembre. Une véritable bombe qui va certainement secouer la sphère footballistique mondiale. Le Magazine français révèle que le Tiki Taka, style de jeu attribué au FC Barcelone et développé avec Johan Cruyff (le Néerlandais a entraîné ce club entre 1988 et 1996, ndlr), est l’oeuvre de feu Hassan II. “Quelques heures avant la finale des Jeux Méditerranéens 1983 contre la Turquie, il nous a convoqués dans son palais. Il nous demande de nous asseoir. Et tout d’un coup, il sort de son portefeuille des petits triangles en papier! Il a commencé à les disposer sur la table et parler d’un système étrange. Personne n’a rien compris. C’est un jeu triangulaire dont aucun de nous n’avait jamais entendu parler. Tu vois le Barça? ses joeurs combinent souvent en triangle. Il voulait qu’on joue comme ça pour la finale. Le jour où pour la première fois j'ai réentendu parler de ce système, j’ai commencé à rire seul dans mon coin. Il était en avance sur son temps”, a déclaré l’ancienne star de l’équipe nationale des années 80, Aziz Bouderbala au média sportif.

Hassan II, supporter secret du WAC
Cette passion du défunt roi pour le football est née au début des années 50. Prince héritier à l’époque, feu Hassan II “n’hésitait pas à se rendre incognito au stade pour supporter le Wydad, porte-étendard nationaliste en ces années de protectorat”, nous apprend So Foot. Mieux encore, Hassan II organisait des matchs à Casablanca entre novembre 1955 et mars 1956.

Selon les confidences de l’historien marocain Maâti Monjib à So Foot, ces rencontres de rues ne plaisaient pas à tout le monde: “Brahim Roudani, un grand résistant sous le protectorat français, n’a pas tardé à protester très fortement contre ça. Il disait que ces perturbations provoquées par les matchs pouvaient dégénérer. Mais la raison principale était que le prince commençait à devenir aussi populaire qu’eux’, précise Monjib.

Renaitre le foot marocain de ses cendres
Cependant, le monarque avait des objectifs bien tracés: redorer le blason du football vert et rouge “longtemps pillé par les colons français”. Il décide de lancer, juste après l’indépendance, son propre club l’AS FAR. Cette dernière est chargée d’organiser des matchs dans toutes les casernes du pays et c’est Mohamed Chtouki, ancien footballeur, qui avait la responsabilité de préparer une équipe compétitive. Résultats: le club de la capitale domine les compétitions nationales et écrase le grand Real Madrid des Puskas et Di Stefano lors de la Coupe Mohammed V de 1962.

8 ans plus tard, la qualification des Lions de l’Atlas pour la première fois en Coupe du Monde vient congratuler sa volonté de fédérer la nation et renvoyer une image de puissance de son nouveau Maroc. Déçu par la prestation de ses ambassadeurs au Mondial mexicain (2 défaites et 1 nul en trois rencontres), Hassan II ne lésine pas sur les moyens pour préparer l’édition de 86. Au menu: 3 mois de stage en Suisse, l’Écosse et le Brésil. Au Mexique, les Bouderbala, Timoumi et autres Zaki réalisent un exploit inédit en atteignant le stade des huitièmes de finale.

“Avant le dernier match de la phase de poules contre le Portugal de Futre, feu Hassan II m’a dit: ‘écoutes mon fils, je sais que tu joues en Suisse et que tu as l’habitude des terrains glissants, lourds. La balle va fuser, donne des consignes à tes coéquipiers, vérifiez bien vos crampons, testez les avant le match’”, remémore Aziz Bouderbala. Ce dernier appel du roi a donné ses fruits et les Lions ont écrasé la Seleçao 3-1.

Avant de nous quitter, feu Hassan II a laissé derrière lui un héritage footballistique honorable avec 1 Coupe d’Afrique des Nations et 4 participations en Coupe du Monde. Mission accomplie!

Par Adil Azeroual
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