Hors jeu. Benatia, Mussolini et Hitler

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Ce qu’a subi Benatia, après le match Juventus-Torino, est gravissime. Racisme en direct sur oreillette à partir d’un plateau de télévision. Le néofascisme et le racisme sont devenus récurrents. Résurrection de Mussolini et Hitler en Italie?

Le 09/05/2017 à 13h00, mis à jour le 09/05/2017 à 14h19

Quoi qu’en disent les journalistes de la RAI qui interviewaient Benatia, ce dernier ne peut pas entendre des propos racistes qui n’existent pas. Tout ce qui arrive dans l’oreillette émane du plateau de la télévision et ne pourrait être que le propos d’un journaliste ou d’un technicien de la Régie. Parler des problèmes techniques comme l’a fait la présentatrice de l’émission, c’est insulter encore l'intelligence du capitaine de l’équipe nationale et celle des téléspectateurs.

Les insultes racistes sont devenues tellement récurrentes dans les stades italiens, au point d’être banalisées. Et pour cause, elles remontent à loin dans le temps, sans que les responsables du football italien ne prennent des décisions draconiennes pour les endiguer.

Il n’y a pas plus d’une semaine, un cas plus grave a  soulevé un tollé en Italie quand le joueur ghanéen, Sulley Muntari, a été victime de cris de singe. L’affaire a même fait scandale dans le monde entier quand l’arbitre a expulsé le joueur qui lui demandait d’intervenir pour arrêter le massacre des valeurs du foot, voire des droits humains. Ce qui est encore plus grave, c’est que l’instance disciplinaire a confirmé la sanction en lui infligeant un match de suspension. Voilà comment on combat le racisme, Hitler, Jessie Owen et la suprématie aryenne ne sont pas loin.

Pour boucler la boucle de l’incompréhension, l’équipe de Pescara n’a pas jugé utile de défendre son joueur comme s’il s’agissait d’un incident ordinaire. Pis encore, ceux qui avaient proféré lesdites injures étaient des enfants qui accompagnaient leurs parents. 


C’est dire qu’il existe toujours des adeptes de Mussolini qui inculquent à leur progéniture un néofascisme tout aussi destructeur que celui du Duce. La prolifération de partis politiques à connotation fasciste en Italie (Flamma Tricolore, Ligue du Nord, Alliance nationale) démontre que ce qui se passe dans les stades est un phénomène de société qui prend de l’ampleur.

Pour preuve, Balotelli, qui évolue pourtant avec la sélection nationale italienne n’a pas cessé d’être pris à parti à cause de la couleur de peau. Benatia a le teint basané mais il n’a pas été épargné par un journaliste ou un technicien de plateau qui a oublié son micro ouvert. De l’extrémisme au hooliganisme, le foot risque de devenir un terrain d’affrontements idéologiques  plutôt que sportifs.

Le 09/05/2017 à 13h00, mis à jour le 09/05/2017 à 14h19