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Hors jeu. Hayatou: la CAF, c’est moi

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Le président de la CAF, Issa Hayatou, entamera, en mars prochain, son huitième mandat avec la couronne qu’il accapare depuis 1988. Même malade, le prince de 70 ans ne veut pas rendre son tablier et devient par conséquent l’empereur du football africain. Il se permet tout, y compris d’accorder la CAN à des pays incapables de l’organiser.
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Il est né prince de Garoua au Cameroun. Il est devenu l’empereur du football africain où personne ne peut lui disputer le leadership. Il règne en maître absolu sur la CAF depuis 28 ans et cumule des postes importants au sein de la FIFA et du CIO. Le longiligne Issa Hayatou s’accroche à sa longévité comme le sont certains chefs d’Etas africains. En football, comme en politique dans certains pays africains, le chef ne se retire pas sauf si la mort le happe en plein exercice.

Même l’omnipotent ex-président de la FIFA,  Sepp Blatter, a goûté à ce fruit qui rallonge la durée du pouvoir.  Le Suisse n’a abdiqué que contraint par la justice helvète, suite à un scandale de corruption qui a éclaboussé plusieurs membres influents de la plus haute instance du football. Le vice-président honorifique, Issa Hayatou, a échappé à cette purge, comme il n’a pas été poursuivi pour d’autres casseroles qu’il a trainées aussi bien à la CAF qu’à la FIFA. Même si le Comité olympique international (CIO) lui a infligé un blâme pour une affaire de rétrocommission touchée en liquide.

Rien n’y fait. Il n’abdiquera point et ne sera pas destitué.  A preuve, il va entamer bientôt son huitième mandat dans une élection où personne ne lui tiendra tête. C’est ce qui pousse l’omnipotent Hayatou à faire ce qu’il veut, à sanctionner tout protestataire, voire à accorder la CAN à des pays incapables de l’organiser.

La dernière édition a été un fiasco à tous les niveaux : infrastructure, transport, hôtellerie, voire restauration. Les travaux étaient encore en cours la veille de l’ouverture de la CAN. A Oyem, où le Maroc a joué, la résidence de l’équipe nationale se trouvait à 90 km du stade, lequel stade est loin de la ville de 17 km. Pis encore, la restauration a connu une carence  telle que si vous ne mangez pas la viande de singe ou de crocodile, vous devez vous rabattre sur les boîtes de conserves.

Pour rejoindre Port-Gentil à partir d’Oyem, il fallait parcourir 650 km en route  pour arriver d’abord à Libreville et prendre ensuite soit l’avion, soit le bateau pour une traversée de 5 heures. Les moyens de transport sont inexistants, les journalistes et autres supporters marocains n’ont dû leur salut qu’à l’ambassadeur marocain qui a mis un minibus à leur disposition.

L’état déplorable de la pelouse du stade de Port-Gentil a fini par boucler la boucle d’une organisation calamiteuse. Tout a été fait à la hâte, et depuis que les retards ont été reconnus par la CAF, le président Issa Hayatou s’est entêté à vouloir organiser la CAN au Gabon.

C’est fait, mais de quelle manière ? Le président de la CAF ne recule devant rien, y compris quand il fallait  changer les lois pour empêcher la candidature d’un concurrent ou supprimer la limite d’âge. L’empereur a aujourd’hui 70 ans et il ne compte pas lâcher prise pour quatre autres années encore.

Par Hassan Benadad
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