Après sa victoire en Coupe d’Afrique des Nations 2019, l’Algérie avait l’occasion d’ajouter un nouveau sacre à son palmarès: la Coupe du monde de football ConIFA, une compétition internationale créée par la Confédération des associations de football indépendantes. Cette dernière organise tous les deux ans et depuis 2014 un Mondial pour certains “états”, “minorités”, “régions” ou “nations” non affiliées à la FIFA.
Et pour l’édition 2020, prévue en juin prochain à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord, nos voisins de l’est allaient se présenter avec une équipe composée de leurs fidèles prosélytes, les séparatistes du Polisario. Mais la participation de l’équipe de Kabylie à cette compétition est venue compromettre les plans d’Alger.
En effet, la pseudo “république arabe sahraouie démocratique” s’est retirée du tournoi quelques jours avant le tirage au sort de la phase finale qui a eu lieu dimanche 26 janvier à l’Île de Jersey, située entre la France et l’Angleterre.
La raison de ce désistement, pourtant inhabituel pour une entité qui ne rate pas une occasion pour s’afficher, n’est autre que la participation d’une sélection représentant le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie. Ce dernier, né au milieu des événements qu'a connu la Kabylie et la révolte de la population contre le pouvoir central d'Alger entre 2001 et 2003, réclame l’organisation d’un référendum d'autodétermination en Kabylie aboutissant à son indépendance.
Avec cet abandon, l’entité fantoche du Polisario se ridiculise ; elle qui proclame à cor et à cri le sacro-saint «droit à l’autodétermination» réfute ce droit à une région à forte identité sur le territoire algérien. Il ne faut surtout pas chercher une explication dans cette contradiction. Tout le monde sait que c’est Alger qui tient les manettes du Polisario. Alger qui ne rate pas une occasion pour expliquer son hostilité à l’intégrité territoriale du Maroc au nom du «droit des peuples à l’autodétermination» refuse ce droit au peuple amazighe en Kabylie. Le désistement du Polisario de ce tournoi a au moins le mérite de prouver une fois de plus que c’est Alger qui est aux commandes. Sans le soutien financier et diplomatique de l’Algérie, le Polisario n’existerait pas.