La corruption dans le foot algérien, une très longue histoire

Le directeur général de l'ES Sétif, Fahd Halfaia, et un agent de joueurs, Nassim Saâdaoui, ont été écroués après avoir été inculpés par un juge d'instruction d'un tribunal d'Alger. Les deux hommes ont été entendus dans le cadre d'une enquête sur une affaire de matches truqués.

Le scandale a éclaté après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un enregistrement sonore impliquant les deux hommes et d’autres patrons de clubs de première division, rapporte RFI ce mardi 9 juin.

"C’est une affaire classique dans le foot algérien. Cela fait 20 ans que l’on en parle. Rarement les affaires sont allées en justice. La plupart du temps, elles ont été étouffées. Mais peut-être que le contexte a changé avec le nouveau gouvernement", explique le journaliste Mehdi Dahak de DZfoot à RFI.

En effet, les affaires de trucage de matchs sont légion dans le football en Algérie. Le 12 mai 2018, lors d'un match entre le DRB Tadjenanet et l'ES Sétif, un opérateur de jeux avait signalé "de nombreux paris atypiques passés sur un score exact avec des mises importantes par rapport aux mises habituelles». La rencontre s'était soldée par une victoire 3-2 du DRB, et sur les cinq buts, trois avaient été inscrits sur penalty.

Une enquête du service arabe de la BBC a révélé, en 2018, l’existence d'un système de corruption impliquant les joueurs, les responsables des clubs, et même les arbitres. Ladite enquête a révélé aussi une "liste des tarifs" qui peuvent monter jusqu'à 58.000 euros pour obtenir une victoire à l'extérieur.