La «mauvaise réfection» du Complexe Mohammed V devant la justice

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Kiosque360. L'Instance nationale de protection des biens publics au Maroc (INPBPM) vient de saisir la justice dans l’affaire du Complexe Mohammed V. Dilapidations, détournements des deniers publics, non-respect de la loi… forment l’essentiel de l’objet de cette plainte.

Le 14/04/2017 à 21h47, mis à jour le 15/04/2017 à 08h53

Les retards accusés par la réouverture du Complexe Mohammed V n’étaient pas dus à des raisons sécuritaires comme d’aucuns l’imaginaient. Il y avait en réalité une autre anguille sous roche. Celle que les spectateurs vont découvrir dès leur retour au stade, le 3 avril dernier, à l’occasion du clasico WAC-FAR. Ils ont été en effet frappés de retrouver un stade plus délabré que réfectionné. Où sont donc partis tous ces milliards consacrés à la rénovation de l’auguste antre du football casablancais et national?

Dans leur édition de ce week-end des 15 et 16 avril, les quotidiens Assabah et Al Massae nous informent, dans leur Une respective, et à travers deux titres quasi identiques, que le «scandale du stade d’Honneur est devant la justice». Selon les deux quotidiens, c’est l'Instance nationale de protection des biens publics qui a déposé une plainte en bonne et due forme sur la table de Hassan Matar, procureur du roi près le tribunal d’appel de Casablanca, ce jeudi 13 avril.

10 jours seulement après la réouverture du stade Mohammed V, les plaignants exigent déjà que le parquet convoque immédiatement toutes les parties concernées par cette affaire de réfection «complètement ratée du stade casablancais». Elle cite nommément le bureau d’études, les ingénieurs, Casa Aménagement, Casa Events…

Selon l’Instance, le non-respect du cahier des charges est criant, ce qui laisserait croire que «le budget débloqué pour la rénovation du Complexe Mohammed V a été dilapidé, voire détourné». L’instance ajoute que «l’attribution et la signature de ce marché seraient également intervenues dans des conditions opaques, en violation des lois en vigueur, comme cela se passe d’ailleurs très souvent pour les marchés relatifs au secteur du sport, où personne ne respecte la loi ni ne fait des redditions de comptes», selon les termes rapportées par Al Massae.

Par Mohammed Ould Boah
Le 14/04/2017 à 21h47, mis à jour le 15/04/2017 à 08h53