La relation passionnelle de Larbi Ben Barek avec l’Equipe de France

Le site français Sofoot se rappelle au bon souvenir de Larbi Ben Barek, à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Le portail sportif consacre au légendaire footballeur marocain un portrait dithyrambique dans un article paru ce vendredi 16 juin. Sobrement intitulé «Larbi Ben Barek, la perle noire», l’article revient sur les difficultés rencontrées par le joueur, à une «époque coloniale heurtée par la Seconde guerre mondiale», et les réticences des dirigeants du football français qui n’ont jamais considéré Ben Barek «comme un Français à part entière», qualifiant cette période de «paradoxe de sa vie».

Après avoir effectué des débuts prometteurs à l’Olympique de Marseille, puis en équipe de France en 1939, survient le premier obstacle au décollage de la carrière du joueur casablancais. «La Seconde guerre mondiale vient couper l’élan de sa carrière dans la force de l’âge», écrit le site sportif. Après avoir séjourné dans son pays natal durant la guerre, Ben Barek revient ensuite en France, au stade de Reims, avant d’être rapidement (1948) transféré à l’Atlético Madrid, au grand dam de la presse sportive qui s'insurge : «On peut vendre la tour Eiffel et l’Arc de triomphe, mais Ben Barek jamais !».

Son départ en Liga freine subitement sa carrière en équipe de France. Le joueur n’étant pas considéré comme un Français à part entière. «Ben Barek n'est pas un sujet de nationalité française, encore qu'il figure dans l'équipe de France. Il ne peut donc être question de le retenir chez nous», assène à l’époque un dirigeant du football français. En 1954, alors que l’Algérie est victime d’un tremblement de terre, un match de charité est organisé entre l’Equipe de France de Raymond Kopa et la sélection nord-africaine. Méprisé, Ben Barek est aligné du côté des Nord-africains. Mais l’inattendu se produit. «Les Bleus de Raymond Kopa bombent le torse, ils vont tomber de haut. Emmenée par son capitaine Ben Barek, l’équipe d’Afrique du Nord s’impose 3-2». L’Equipe de France est humiliée, d’autant qu’«au-delà du score, la domination dans le jeu est nette : les Bleus se sont fait balader», raconte Sofoot. Après cette déculottée, les dirigeants du foot français finissent par se raviser. «Sous la pression populaire, la Perle noire revient en équipe de France pour affronter les champions du monde allemands, le 16 octobre 1954, à Hanovre.»