Soupçonné de vol de données et de tentative d'extorsion, Rui Pinto alias John, a été placé en résidence surveillée à la demande de la justice portugaise. Lors d’une interview accordée à Mediapart, celui qui est à l'origine des révélations sur le PSG et le fair-play financier ou encore l'utilisation des paradis fiscaux par les acteurs du foot, se confie.
Depuis Budapest, John révèle qu’il détient encore 6 téraoctets de documents inédits, qu’il a préféré ne pas transmettre à l'EIC (le consortium de médias dont fait partie Mediapart). Des informations qu’il compare à celles révélées dans l’affaire Panama Papers.
Celui qui ne se considère pas comme un hacker dévoile ses intentions en faisant fuiter les documents incriminés: "Mon seul objectif était de révéler les actes illicites qui affectent le football, explique ce passionné. Ce qui a déclenché mon envie de lancer les Football Leaks, c'est le scandale de la FIFA en 2015, ainsi que les irrégularités que j'ai constatées dans de nombreux transferts au Portugal, et le fait que de plus en plus de fonds d'investissement comme entraient sur le marché et achetaient les droits économiques des joueurs" confie Rui Pinto à Mediapart.
Le lanceur d'alertes voulait-il nuire à quelqu'un en particulier comme cela a pu être évoqué depuis le début des cette affaire? "Je n’ai visé ni un club, ni une fédération, ni un pays en particulier. Les documents sont authentiques, c'est tout ce qui compte. Je suis convaincu que j'ai fait ce qui était juste".
Enfin, le Portugais conteste avec insistance son extradition: "Je crains que si je mets les pieds dans une prison portugaise, en particulier à Lisbonne, je n'en sortirai pas vivant", Je reçois des menaces de mort, notamment de la part des fans de Benfica".