Les deux soirées de la Champion’s League européenne disputées cette semaine nous ont offert deux modèles de football, radicalement opposés. Sur les quatre matchs, deux ont été disputés à huis clos. Valence et Paris, qui recevaient et avaient l’obligation de remonter les défaites de l’aller (1-4 et 1-2), ont fait preuve de beaucoup d’imagination.
Pour remplacer le public, Valence a diffusé des chants de supporters préenregistrés, ce qui ne l’a pas empêché de s’incliner face à l’Atalanta de Bergame (3-4), au terme d’un match fou. Paris a décidé, quant à lui, de masser 3.000 ultras aux abords du Parc des Princes, avec l’espoir que leurs chants parviennent jusqu’à la pelouse, où le PSG est finalement parvenu à renverser Dortmund (2-0).
Cela s’appelle le foot au temps du coronavirus, une manière de s’adapter à une situation catastrophique, où le virus avance et «voyage» partout dans le monde.
Pendant ce temps, l’Allemagne et l’Angleterre étant peu touchés par le virus, Leipzig et Liverpool ont pu jouer leurs matchs et recevoir leurs adversaires comme si de rien n’était. Les Allemands ont pu écarter le finaliste de la dernière épreuve, Tottenham (3-0), devant un public en fusion. Et Liverpool, champion en titre, s’est incliné dans son mythique Anfield Road (2-3), au terme d’un match exceptionnel et riche en rebondissements, face à l’Atletico de Madrid.
Le football a-t-il triomphé pour autant du virus? Pas sûr.
Dans la soirée du mercredi, nous avons appris qu’un joueur de la Juventus, Daniele Rugani, international italien, a été contaminé par le coronavirus. Conséquence immédiate: c’est toute la Juve qui est placée en quarantaine. Le match qui devait l’opposer, la semaine prochaine, à Lyon, pour les 1/8ème de finale de la Champion’s league, est reporté sine die. Et la Juve compte, dans ses rangs, l’une des plus grandes stars du football mondial, Cristiano Ronaldo, aujourd’hui «confiné» là où il se trouve, au Portugal...
Jeudi, c’est le Real Madrid qui détecte un cas dans son équipe de Basket. Du coup, l’équipe de foot, la plus riche au monde, la plus titrée aussi, se met en quarantaine. Dans la foulée, c’est tout le championnat espagnol qui est suspendu. En attendant, sans doute, la prestigieuse Champion’s League. Sans parler de la menace qui pèse sur l’Euro, prévu l’été prochain, et qui pourrait être reporté à l’année prochaine, voire purement et simplement annulé.
C’est la bérézina. Et le pire est peut-être à venir, étant donné que le virus risque de se propager et de toucher d’autres régions du Globe…
Moralité : les formidables matchs de Champion’s league auxquels on vient d’assister, cette semaine, pourraient être les derniers de la saison. Personne ne connait si la compétition reprendra, ni quand. Cas de force majeure.
Alors prions pour que le cauchemar prenne fin, protégeons-nous… et suivons les matchs de la Botola nationale, même à huis clos. Et supportons le Raja qui s’apprête à recevoir, dimanche, les Egyptiens d’Al Ismaïly, pour la demi-finale aller de la Champion’s League arabe. A huis clos, évidemment!