Le président brésilien joue au "futebol" politique

Tout est bon à utiliser en politique. Le président brésilien, Jair Bolsonaro l’a bien compris et le montre sans complexe en s’affichant avec différentes tuniques des clubs du pays: Flamengo, Botafogo, Vasco, Palmeiras, Santos, Corinthians et bien d'autres...

«Au Brésil, il existe un dicton populaire dit que la politique, la religion et le football ne se discutent pas. Cela est dû au caractère passionné et controversé que ces thèmes impliquent et soulèvent », déclare le sociologue brésilien, Marcel Diego Tonini dans France Football du 27 juin.

Et pour cause, l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit du soutien à Jair Bolsonaro qui a son pesant électoral particulièrement dans les milieux populaires où le football est un culte. Mais pour gagner cette bataille des cœurs, il faut absolument gagner le soutien des joueurs. Ce qui n’est pas chose facile.

Face au scandale de Neymar dans l'affaire du viol présumé de Najila Trindade, un député du parti social-libéral (PSL) de Bolsonaro, Carlos Jordy, n’a pas hésité a présenté début juin un projet de loi sous le nom de «Neymar Da Penha» contre les dénonciations diffamatoires.

Une stratégie que Bolsonaro a utilisée début 2018 dans sa conquête du pouvoir. Il fait campagne contre la corruption et l'insécurité, et affiche ses positions tranchées sur l'homosexualité, la famille et la religion.  Le tout est utilisé pour séduire une frange de footballeurs, pour beaucoup issus de milieux pauvres, qui serviront de porte-étendards.

Pourtant, Jair Bolsonaro n'a pas beaucoup œuvré pour le football en général depuis qu'il est président. Mieux, il a déclassé le statut du sport parmi les priorités de l'administration fédérale, le faisant passer à un simple secrétariat sous la tutelle du ministère de la Citoyenneté.