Hier en huitième de finale de la CAN, Madagascar a encore déjoué les pronostics en éliminant la République démocratique du Congo aux tirs aux buts (2-2, 4-2). Après être sortis premiers du groupe B devant le Nigeria, les joueurs de Nicolas Dupuis n'en finissent plus d'étonner. Quelles sont les recettes du miracle malgache?
Ils arrivent de nulle part
Madagascar est sorti deuxième du groupe A (avec le Sénégal, la Guinée équatoriale et le Soudan) des éliminatoires de la CAN, décrochant ainsi une première qualification pour le grand tournoi continental. 108èmes au dernier classement FIFA, les Barea ont effectué une remontée spectaculaire depuis 2013, quand ils n'étaient que 187e. Leur qualification est d'autant plus méritoire qu'il n'y a pas de championnat professionnel sur cette île située au large de la côte sud-est de l'Afrique.
Dupuis le nouveau sorcier
Quasi inconnu avant cette CAN, le sélectionneur des Zébus, Nicolas Dupuis, est en train de se faire un nom. Ancien footballeur amateur, l'homme aujourd'hui âgé de 51 ans est contacté par la Fédération malgache de football en 2016 pour intégrer le staff technique de la sélection. En 2017, il en devient le patron et réalise le miracle d'une qualification historique pour la Coupe d'Afrique des Nations.
C'est lui qui est à l'origine de l'arrivée de nombreux bi-nationaux pour renforcer son équipe: "On avait jusqu’alors un quota de 4-5 joueurs expatriés, et le reste, c’était des joueurs locaux, sauf qu’il n’y a pas de championnat professionnel à Madagascar… La première année, on s’est concentré sur le fait de chercher. C’est pour ça que des Thomas Fontaine, Jérôme Mombris, Romain Métanire, ou dernièrement Jérémy Morel sont arrivés. On a pu monter une équipe compétitive", déclarait-il il y a peu à nos confrères de RMC.
Avec cet amalgame, Dupuis a réussi à construire un groupe où certes "il n'y a pas de vedette, mais un collectif cohérent".
La particularité de ce technicien dont le seul fait d'arme avant la CAN était un 1/16e de finale de Coupe de France avec Yzeure en Auvergne, est qu'il occupe, en parralèle de son métier de sélectionneur, celui d'entraîneur du club du FC Fleury (4e division) en région parisenne.
La belle histoire
Petit poucet de la compétition, la sélection malgache sait profiter de tous les instants de bonheur que lui procure son excellent parcours à la CAN. Après l'exploit contre le Nigeria (2-0) en phase de poules, les joueurs et leur sélectionneur se sont jetés dans la piscine de leur hôtel pour fêter ce succès historique et savourer.
Car les Malgaches n'ont pas oublié le chemion parcouru pour en arriver là. Le capitaine Favina Andriatsima rappelait récemment dans le colonnes de L'Équipe, ces moments pas si lointains où avec ses coéquipiers, il dormait dans un hangar avec des lits superposés avant un match nul contre le Sénégal (2-2) en éliminatoires à la CAN. Ou encore les soucis de logistique rencontrés par la sélection avant un match qualificatif au Soudan: "On n'avait pas de maillots d'entraînement, ce qui n'est pas grave. Mais le jour du match ils étaient différents. Après notre victoire (1-3), j'ai appelé la Fédé: On ne peut pas joueur avec des maillots ou des shorts différents, des chaussettes trouées".
Ces souvenirs qui forgent un groupe sont loin désormais et la sensation de cette Coupe d'Afrique des Nations s'apprête à défier en quart de finale le vainqueur de Ghana-Tunisie, pour continuer d'écrire son incoryable histoire. Qui l'eut cru?
1 commentaires /
jamais Madagascar n'aurait du passer les 8ème avec l'aide de l'arbitre marocain ..
La corruption est encore TRES presente à la CAF ...